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L’annonce de la destitution par le Congrès de la présidente de la République, Dina Boluarte, pour « incapacité morale permanente », dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre, a été accueillie avec joie au Pérou. Des centaines de Péruviens ont convergé vers le Congrès et le palais présidentiel dans le cœur historique de Lima, drapeau tricolore en main, soulagés d’être débarrassés d’une présidente honnie, au taux d’impopularité dépassant 90 %, symbole d’un pouvoir corrompu et incompétent.
Son gouvernement était tenu pour responsable de l’insécurité qui assaille le pays et qui a coûté la vie à plus de 5 000 personnes en trois ans. Mais l’insatisfaction demeure. « Le Congrès est lui aussi responsable de cette crise », « Dina est partie, maintenant, c’est au tour du Congrès ! On veut qu’ils s’en aillent tous ! », scandaient les manifestants, tandis que le président du Parlement, José Jeri, 38 ans, accusé de viol et de trafic d’influence, prêtait serment et succédait à Dina Boluarte à la tête de l’Etat.
Devenue présidente en décembre 2022 à la faveur de la destitution de Pedro Castillo (gauche), et qui devait conclure son mandat en juillet 2026, Dina Boluarte a été destituée par la quasi-totalité des membres du Parlement. A son arrivée au pouvoir, aucun analyste ne misait sur sa longévité. Elle aura pourtant tenu près de trois ans à la présidence, grâce au soutien de la droite et de l’extrême droite, sauvée de la destitution à sept reprises. Cette fois, ses anciens alliés, au premier rang desquels les fujimoristes (un parti de droite dirigé par Keiko Fujimori), l’ont lâché. Par « pur calcul politique », dénoncent les voix d’opposition.
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9 commentaires
Comment le nouveau président, accusé de graves crimes, pourra-t-il ramener la stabilité ? La situation est paradoxale.
La destitution de Dina Boluarte est un soulagement, mais les problèmes structurels du Pérou persisteront tant que la corruption reste enracinée.
Parviendra-t-il à stabiliser un pays aussi instable politiquement ? C’est loin d’être gagné.
Absolument, le nouveau président devra prouver qu’il est capable de restaurer la confiance des citoyens.
Cette destitution montre à quel point la politique péruvienne est polarisée et violente. Quelles seront les conséquences pour l’économie ?
Un changement de visage au pouvoir, mais les mêmes problèmes demeurent. La population exige plus que des changements superficiels.
Le défi sera de traiter les causes profondes de l’insécurité et de la corruption.
Le Pérou semble incapable de sortir de ce cycle de crises politiques. La destitution de Boluarte ne résoudra pas tout.
Il faudrait peut-être repenser le système électoral pour éviter ces instabilités similaires.