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Le chef de la diplomatie polonaise a annoncé, lundi 24 novembre, qu’il convoquait l’ambassadeur d’Israël après un post sur la plateforme X du mémorial Yad Vashem. Varsovie reproche au mémorial israélien d’imputer à la Pologne l’imposition de l’étoile jaune aux juifs du pays lors de l’occupation nazie en 1939.
Dans cette publication mise en ligne dimanche, Yad Vashem écrit, sans préciser qu’à cette époque le pays était occupé par l’Allemagne nazie : « La Pologne a été le premier pays où les juifs ont été forcés de porter un insigne distinctif, afin de les isoler du reste de la population. » Malgré de vives protestations des dirigeants polonais, « la publication trompeuse n’a pas été modifiée. J’ai décidé de convoquer l’ambassadeur d’Israël au ministère des affaires étrangères », a écrit Radoslaw Sikorski sur le réseau social.
Le texte ne dit pas que c’est la Pologne qui a imposé l’étoile jaune aux juifs, mais de nombreuses voix dans le pays reprochent au mémorial d’avoir été à tout le moins imprécis. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a même laissé entendre qu’il ne s’agissait « peut-être pas d’une erreur, mais d’une mauvaise intention ».
Bientôt une antenne en Allemagne
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maciej Wewior, a également dit craindre un acte délibéré alors que « Yad Vashem prévoit d’ouvrir prochainement une antenne en Allemagne ». « Nous espérons sincèrement que cette information fausse et historiquement déformée n’y est pour rien », a-t-il ajouté, sous-entendant que Yad Vashem s’efforçait de minimiser la responsabilité de l’Allemagne nazie.
Toujours sur X, le compte du mémorial d’Auschwitz, camp de concentration que les nazis avaient installé sur le territoire polonais occupé et où périrent un million de juifs européens, a rappelé que « c’était l’Allemagne qui a[vait] introduit et imposé cette loi antisémite ».
Lundi, le président de Yad Vashem, Dani Dayan, leur a répondu sur le même réseau social : « La Pologne était en effet sous occupation allemande. Cela figure clairement dans nos documents. Toute autre interprétation quant à notre engagement pour l’exactitude est erronée. »
De fait, le texte paru sur le réseau social ajoute que, « le 23 novembre 1939, Hans Frank, le gouverneur du gouvernement général, a émis un ordre en vertu duquel tous les juifs de plus de 10 ans d[evai]ent porter à leur bras droit un brassard en tissu blanc de 10 centimètres de large marqué d’une étoile de David bleue ». Surnommé « le bourreau de Pologne », Hans Frank a été condamné à mort au procès de Nüremberg et exécuté par pendaison en 1946.









17 commentaires
Ce genre de désaccords montre à quel point l’interprétation historique est subjective.
C’est également un rappel que la communication internationale doit être extrêmement prudente.
La manière dont cet épisode sera géré dans les prochains jours sera révélatrice.
Les relations entre Israël et la Pologne pourraient en sortir fragilisées.
Les tensions réussissent à alimenter un débat qui aurait dû être évité à l’origine.
Cela semble effectivement être un malentendu qui aurait pu être résolu plus simplement.
Est-ce que Yad Vashem a finalement corrigé son message après les protestations polonaises?
D’après ce que j’ai lu, le texte n’a pas été modifié malgré les demandes.
On voit ici un exemple de comment un simple message peut déclencher une crise diplomatique.
C’est une leçon sur l’importance de la précision dans les communications officielles.
C’est intéressant de voir les tensions diplomatiques s’intensifier entre la Pologne et Israël à cause d’une simple publication.
En effet, les mots ont souvent des conséquences imprévues sur la scène internationale.
Cela montre à quel point l’histoire et la mémoire collective restent sensibles, surtout dans ce contexte.
Les précédents historiques sont importants, mais il est regrettable que les relations diplomatiques en souffrent.
C’est toujours un équilibre délicat entre commémoration et respect interétatique.
Pourquoi la Pologne est-elle si sensible sur ce sujet?
La Pologne a été un pays où les Juifs ont souffert pendant l’Holocauste, et elle tient à sa propre histoire face aux accusations.