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L’artiste Jean Le Gac est mort à Paris, le 27 décembre, à 89 ans. Artiste est le seul mot qui convienne, car Le Gac a associé tout au long de son œuvre écriture, dessin, peinture, photographie et film.

Il naît le 6 mai 1936 à Alès (Gard) dans une famille de mineurs, qui s’établit ensuite à Carmaux (Tarn), autre ville minière. Ses dons pour le dessin et la peinture sont très tôt visibles, il en fait donc un métier : un diplôme de professeur d’arts plastiques lui permet d’enseigner, à partir de 1958, dans le nord de la France. En 1968, il s’installe à Paris, se rêvant artiste et doutant d’y parvenir. « L’art parisien de l’époque, c’était un milieu très hermétique, nous disait-il en 2022. On n’y entrait pas, à moins d’être recommandé, de savoir à qui s’adresser. Je ne savais rien de tout ça. »

Il pense renoncer, avant de s’écarter de la peinture et d’expérimenter d’autres modes d’intervention : des envois postaux en compagnie de son ami Christian Boltanski (1944-2021), par exemple, et, surtout, une forme hybride qui réunit pages dactylographiées et photos noir et blanc ou en couleur. Ainsi naissent les 26 Cahiers (1968-1971), Le Roman d’aventures (1972) ou Le Récit (1972). Il y glisse des allusions à son enfance et à son quotidien, des fictions, des fables, des souvenirs de lectures et des réflexions sur ce que c’est qu’écrire ou peindre. Le dessin et le pastel s’y introduisent bientôt, à l’état d’esquisses ou de fragments. En 1972, ce mode de création n’a pas encore de nom. Mais, cette année-là, le commissaire de la Documenta 5, à Kassel, Harald Szeemann (1933-2005), choisit d’exposer ses 26 Cahiers dans la section des mythologies individuelles, où figure aussi Boltanski.

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