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Vous ne le connaissez peut-être pas, mais vous le connaissez. C’est un démon – possible autre nom des seconds rôles – qui a rôdé dans plus de 200 films, en Europe et aux Etats-Unis, sans œillères, dans du film d’auteur, du blockbuster, des séries B sinon Z. Mort à 81 ans, dimanche 23 novembre, l’acteur allemand Udo Kier avait certes une « gueule », mais cela ne suffit pas : il a su la porter. Ses iris couleur glaçon, presque plus blancs que bleus, ceux possiblement d’un envoûteur, l’ont vite rangé du côté des rôles maléfiques ou prédateurs. Jeune homme, il est un quasi-sosie d’Alain Delon, mais plus sexuellement chargé, avec une tête et un cou phalliques.
Le monstre (puisque ce fut son principal emploi à l’écran) était exquis. On le perçoit durant l’un de ses derniers longs entretiens en public, en 2022, au festival de Locarno (Suisse), toujours accessible sur le site d’Arte. « Si je n’étais pas un acteur, je serais un jardinier », y affirme notamment l’homme élégant et courtois avec qui on aimerait tranquillement s’attabler et deviser, alors qu’il terrifiait à l’écran.
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6 commentaires
Drôle de contraste, ses rôles effrayants et sa vraie personnalité douce. J’espère qu’on continuera à redécouvrir ses œuvres.
Je ne connaissais pas son nom, mais ses yeux perçants et son expression intense m’ont marqué dans plusieurs films. Un vrai monument du cinéma.
Exactement, même s’il jouait souvent des méchants, il avait un charme particulier qui le distinguait.
Quelle triste nouvelle, Udo Kier était un acteur incroyable, surtout dans ses rôles de monstre à l’écran. Son talent et sa présence étaient inoubliables.
Il a su transformer sa ‘gueule’ en un atout majeur. Son intervention à Locarno montre à quel point il était humain derrière l’apparence diabolique.
C’est ce qui fait de lui un acteur légendaire, cette dualité sur et hors écran.