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En ce mois de mars 1998, la France vient de voter aux élections régionales. Vendredi 20 mars, quatre présidents de région, de droite, sont élus grâce à des apports de voix du Front national (FN). Charles Millon (Rhône-Alpes), Jean-Pierre Soisson (Bourgogne), Charles Baur (Picardie) et Jacques Blanc (Languedoc-Roussillon) acceptent ces soutiens de l’extrême droite et provoquent une crise politique nationale. Alors que la polémique enfle à propos de l’existence d’un éventuel accord caché, un coup d’éclat se produit en Franche-Comté où le FN a procédé de même au profit du candidat UDF, Jean-François Humbert. Ce dernier, qui s’était engagé à refuser la moindre collusion avec le parti de Jean-Marie Le Pen, met ses actes en accord avec sa parole et démissionne. Sacré « héros républicain » par une partie de la presse de l’époque, Jean-François Humbert est mort le 20 novembre à Issoudun (Indre), à l’âge de 73 ans.

En 1998, le scrutin proportionnel à un tour a, en Franche-Comté, placé gauche et droite à égalité, vingt-quatre élus chacun, et permis aux neuf conseillers FN de jouer les arbitres. A droite, certains colistiers n’approuvent pas la position de Jean-François Humbert et les débats sont musclés. A gauche, où la présidence en cas de victoire serait revenue au Mouvement des citoyens (MDC), les amis de Jean-Pierre Chevènement sont furieux mais pour d’autres raisons : le chef de file du Parti socialiste au conseil régional, Pierre Moscovici, allié au Parti communiste et aux Verts, est entré en discussion avec la droite.

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10 commentaires

  1. Louis E. Bernard le

    La décision de Humbert a marqué les esprits, mais était-elle vraiment la meilleure solution pour sa région ? Le débat reste ouvert.

  2. Claire T. Durand le

    D’accord, c’est admirable, mais cela soulève aussi des questions sur le fonctionnement du scrutin proportionnel qui favorise l’influence des petits partis.

  3. Intéressant comme sujet, mais je me demande comment ses colistiers ont vécu cette décision qui les a placés dans une position difficile.

  4. La démission de Jean-François Humbert en 1998 reste un exemple de rigueur démocratique qui mériterait d’être revisité dans le contexte politique actuel.

  5. Un article qui rappelle l’importance des convictions politiques, même si l’impact médiatique semble avoir éclipsé le côté pratique pour le territoire.

  6. Un bel acte de courage politique, mais on pourrait se demander si une telle situation se reproduirait aujourd’hui avec la même fermeté.

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