Listen to the article
Munis de sacs à dos rose fluo pour qu’on les repère mieux, les six volontaires de l’ONG Irti Huumeista (« libérez-vous des drogues ») démarrent leur tournée du jour à Helsinki. En cette fin novembre, un vent glacial souffle dans les rues de la capitale finlandaise. Infirmier embauché par l’ONG, Jani Laasonen mène la troupe. Chaudement vêtus, les bénévoles repèrent vite ceux ou celles qui pourraient avoir besoin d’une collation. Ils ont de l’eau, des sandwichs ou de la bouillie d’avoine brûlante.
L’équipe commence par quadriller la gare, avant de rejoindre le centre commercial Kamppi et de mettre le cap sur la station de métro Sörnäinen, dans l’est de la capitale, un point de deal historique : regard vide, le visage aminci et le corps animé de tics, trop légèrement vêtus pour la météo hivernale, des hommes et des femmes de tous âges se précipitent vers les sacs à dos roses. Ils prennent la nourriture et repartent.
Combien sont-ils à errer ainsi à Helsinki, en quête de leur prochain shoot ? « C’est difficile à dire », selon Jani Laasonen. D’autant plus que, l’hiver, les gens sortent moins et que ceux que croisent les membres de l’association ne représentent qu’une infime minorité des consommateurs de drogue, dont le nombre ne cesse de grimper. Cannabis, cocaïne, amphétamines… Les analyses des eaux usées, réalisées depuis 2012 en Finlande, confirment la tendance à la hausse. Mais avec une spécificité : en circulation depuis le milieu des années 2010, l’Alfa-PVP, une drogue synthétique extrêmement addictive, connue sous le nom de « peukku », est en train de faire un retour en force.
Il vous reste 73.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.






12 commentaires
Les témoignages de cette ONG illustrent la gravité de la situation dans les rues d’Helsinki. Ces équipes de bénévoles font un travail remarquable.
Exactement, leur engagement mérite d’être salué. La société doit les soutenir davantage.
La situation semble empirer rapidement. Les autorités finlandaises doivent agir avant que la crise ne s’aggrave encore plus.
La rapidité est cruciale, car les ravages de ces drogues sont irréversibles pour beaucoup.
Ce reportage montre à quel point la pauvreté et l’isolement alimentent cette épidémie.
C’est en effet un cercle vicieux où les vulnérables payent le plus lourd tribut.
Les initiatives comme celles de l’ONG Irti Huumeista sont essentielles, mais elles ne peuvent pas tout régler.
Les solutions doivent aussi passer par la lutte contre les causes profondes de cette addiction.
Tout à fait, une action coordonnée entre associations, études et pouvoir public est nécessaire.
Cette hausse de la consommation de drogue en Finlande est inquiétante. Prochainement, des mesures de prévention plus fortes doivent être mises en place.
Les mesures existent, mais l’accès aux soins reste insuffisant. La prévention seule ne suffit pas.
Ces chiffres montrent une vraie urgence sanitaire. Faisons pression pour plus de moyens.