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La Ville de Paris a annoncé, lundi 6 octobre, avoir signalé au procureur de la République une « nouvelle campagne numérique homophobe et grossophobe » à l’encontre de la DJ Barbara Butch, qu’Anne Hidalgo a nommée mercredi directrice artistique de la 25e Nuit blanche, prévue en juin 2026.
« Je veux apporter tout mon soutien à Barbara Butch, victime d’une nouvelle campagne de cyberharcèlement nauséabonde depuis quarante-huit heures », écrit la maire socialiste de la capitale dans un communiqué. Le signalement au procureur de la République de ces faits « susceptibles d’être qualifiés d’injures publiques à caractère discriminatoire et de harcèlement moral » se fonde sur l’article 40 du code de procédure pénale, précise la municipalité.
Figure des nuits parisiennes LGBT+, Barbara Butch avait déjà été la cible d’une vague de cyberharcèlement, après sa prestation lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, au cours de laquelle elle était apparue sur la passerelle Debilly entourée de drag-queens et du chanteur Philippe Katerine, presque nu et peint en bleu.
« Barbara Butch, c’est Paris »
Le tableau avait suscité la colère des milieux conservateurs et d’extrême droite, qui l’ont interprété comme une parodie de la Cène, dernier repas de Jésus avec ses apôtres, telle qu’elle a été représentée par Léonard de Vinci, ce que le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, a démenti.
Le parquet de Paris a requis le 25 septembre des peines d’emprisonnement avec ou sans sursis contre cinq hommes jugés, notamment, pour « violences numériques massives » ayant causé « une altération de la santé de Barbara Butch » et « un cyberharcèlement parfaitement caractérisé ».
« Barbara Butch, c’est Paris. N’en déplaise aux sexistes, aux lesbophobes, grossophobes et antisémites qui haïssent notre ville et ses valeurs d’égalité, d’ouverture et de tolérance », plaide Anne Hidalgo.
7 commentaires
C’est inacceptable que des artistes comme Barbara Butch soient victimes de cyberharcèlement simplement parce qu’ils incarnent la diversité. Paris doit rester un symbole d’ouverture.
La liberté d’expression n’a pas à servir de couverture pour la haine.
Ces attaques reflètent une intolérance profondément enracinée dans notre société.
J’espère que la justice prendra ces faits très au sérieux. Le cyberharcèlement est une véritable plaie moderne.
Les plateformes doivent aussi assumer leur rôle dans la modération de ces contenus.
Encore une fois, les conservateurs manifestent leur mécontentement face à la visibilité LGBT+. Quand est-ce que ça s’arrêtera ?
Le problème, c’est que ces campagnes de haine finissent par banaliser la violence.