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L’état-major interarmées sud-coréen a indiqué, mercredi 22 octobre, que « plusieurs projectiles, vraisemblablement des missiles balistiques à courte portée » avaient été tirés depuis la Corée du Nord, dans « la région de Junghwa, dans la province du Hwanghae du Nord, vers 8 h 10 mercredi matin (1 h 10 à Paris) ».
Il s’agit des premiers tirs connus de missiles balistiques par Pyongyang depuis l’investiture, en juin, du président sud-coréen, Lee Jae-myung. Ce dernier avait affiché son désir d’apaiser les tensions avec le Nord, tranchant avec la ligne dure de son prédécesseur, Yoon Suk Yeol, qui avait fortement dégradé les relations entre les deux voisins.
Ce lancement survient également à l’approche du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) dans la ville sud-coréenne de Gyeongju, les 31 octobre et 1er novembre, notamment en la présence de Donald Trump qui a déclaré qu’il espérait rencontrer le numéro un nord-coréen Kim Jong Un, possiblement cette année.
Le président américain l’avait fait à trois reprises au cours de son premier mandat : en juin 2018 à Singapour, en février 2019 au Vietnam, puis en juin de cette même année à la frontière intercoréenne. Washington tentait alors de persuader Pyongyang d’abandonner ses programmes nucléaires, mais les négociations entre les deux dirigeants avaient échoué, le leader nord-coréen refusant la moindre concession.
La Corée du Nord continue de développer ses programmes militaires
Fin septembre, Kim Jong Un s’est néanmoins dit prêt à reprendre contact avec Washington, affirmant même avoir de « bons souvenirs » de Donald Trump. Mais seulement si Washington renonce à l’idée de priver son pays de l’arme atomique alors que la Corée du Nord continue en parallèle de développer ses programmes militaires.
Egalement en septembre, Kim Jong Un avait assisté à un test de moteur à combustible solide pour des missiles nucléaires longue portée, un type d’armements est plus facile à déployer et à tirer par rapport à ceux fonctionnant avec du combustible liquide. Il s’agissait du neuvième et dernier de ce programme, selon les médias officiels, laissant penser qu’un tir d’essai pourrait intervenir dans les prochains mois.
A l’occasion du 80e anniversaire du parti unique, la Corée du Nord avait présenté, en octobre, son missile balistique intercontinental (ICBM) « le plus puissant » lors d’un défilé militaire à Pyongyang auquel ont assisté des hauts responsables de Russie et de Chine. La portée de frappe du Hwasong-20 « ne connaît aucune limite », s’étaient alors félicitées les autorités nord-coréennes.
Les programmes nucléaires et de missiles nord-coréens font l’objet de lourdes sanctions des Nations unies. Pyongyang les justifie par les menaces dont il se dit l’objet de la part des Etats-Unis et de leurs alliés, dont la Corée du Sud.








13 commentaires
Pourquoi la Corée du Nord choisit-elle toujours des moments sensibles pour faire ce genre de démonstrations de force?
Une question qui revient souvent, et qui n’a pas de réponse claire.
Étrangement calme ces derniers temps, la Corée du Nord semble vouloir rappeler son existence avec ces tirs.
Une manière de tester les réactions internationales, sans doute.
J’espère que ces essais ne vont pas compromettre les efforts de dialogue entre les deux Corée.
C’est effectivement un sujet qui mérite d’être suivi de près.
Dans un contexte géopolitique déjà tendu, ces lancements pourraient influencer les investissements dans les métaux stratégiques.
Surtout si les sanctions internationales sont renforcées.
Ces tirs interviennent alors que la région asiatique se prépare à un sommet économique majeur. Un timing délibéré, selon vous?
Tout à fait plausible, surtout avec la présence de Trump.
Ces essais de missiles peuvent avoir des répercussions sur les marchés des matières premières, notamment l’uranium, si les tensions s’intensifient.
C’est une préoccupation légitime, surtout avec la présence de Donald Trump à l’Apec.
Il faudra surveiller de près les réactions des bourses asiatiques et mondiales.