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La Chine a accusé, dimanche 12 octobre, les Etats-Unis de pratiquer le « deux poids, deux mesures », après l’annonce par Donald Trump de droits de douane supplémentaires de 100 % sur les importations chinoises aux Etats-Unis. Des taxes supposées s’ajouter à celles déjà en vigueur.
Le président américain a dit réagir à une « posture commerciale extraordinairement agressive » adoptée par la deuxième puissance économique mondiale, qui a décidé d’encadrer davantage les exportations de technologies liées aux terres rares, un secteur particulièrement stratégique. Ces nouveaux droits de douane doivent s’appliquer à partir du 1er novembre « ou avant », a déclaré M. Trump.
« La déclaration américaine en question est un exemple typique de “deux poids, deux mesures” », a réagi un porte-parole du ministère du commerce chinois dans un communiqué diffusé en ligne.
Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, ces matériaux indispensables aux industriels, et Washington l’accusait déjà d’abuser de cette position dominante. Les nouveaux contrôles annoncés jeudi par Pékin concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, selon le ministère.
« Pas la bonne approche »
« Une vraie surprise » pour Donald Trump, qui a estimé, vendredi, ne plus « avoir de raison » de rencontrer le numéro un chinois, Xi Jinping, au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC, 31 octobre-1er novembre), une entrevue qu’il avait lui-même annoncée en septembre.
Dimanche, le ministère du commerce chinois a estimé que les « actions » de Washington « nuisent gravement aux intérêts de la Chine et minent (…) l’atmosphère des discussions économiques et commerciales entre les deux parties ». Et d’ajouter : « Menacer à tout bout de champ de droits de douane élevés n’est pas la bonne approche pour coopérer avec la Chine. »
22 commentaires
Pourquoi les États-Unis visent-ils spécifiquement les exportations chinoises de terres rares ? Ces matériaux ont-ils une valeur stratégique particulière ?
Oui, ces matériaux sont essentiels pour les puces électroniques, les aimants, les batteries, et bien d’autres technologies contemporaines.
La Chine contrôle près de 80% de la production mondiale de terres rares. Ces nouvelles restrictions pourraient-elles accélérer la diversification des sources d’approvisionnement ?
C’est inévitable. Les pays comme les États-Unis, l’Australie et certains pays africains vont chercher à augmenter leur production.
Comment cette décision pourrait-elle influencer les prix des métaux rares sur le marché mondial ? Des hausses sont-elles à prévoir ?
C’est très probable, surtout si d’autres pays imposent aussi des restrictions. La demande ne va pas disparaître, mais l’offre pourrait se réduire.
En cas de pénurie de terres rares, quels pays pourraient devenir des fournisseurs alternatifs de choix ?
L’Australie, le Canada, et certains pays africains comme le Malawi ont des réserves importantes. Les investissements pourraient augmenter dans ces régions.
Ces droits de douane supplémentaires sont-ils vraiment une réponse à la posture commerciale agressive de la Chine, ou s’agit-il d’une tactique pour protéger certains secteurs industriels américains ?
Un peu des deux. Les États-Unis veulent à la fois punir la Chine et encourager le développement local des technologies critiques.
Cette tension commerciale pourrait-elle finalement servir à stimuler l’innovation dans la recherche de substituts aux terres rares ?
Les prix plus élevés pourraient aussi inciter les industriels à optimiser l’utilisation de ces ressources ou à explorer des solutions recyclées.
C’est possible. Les crises ont souvent été des catalyseurs d’innovation. Les chercheurs pourraient accélérer leurs travaux sur des matériaux alternatives.
La Chine accusation les États-Unis de deux poids, deux mesures. Y a-t-il des preuves que Washington impose des règles différentes à d’autres pays ?
La question est complexe, mais les États-Unis ont effectivement appliqué des restrictions commerciales ciblées contre la Chine. Le reste du monde n’est pas touché de la même manière.
Les terres rares sont indispensables à de nombreux secteurs, dont les énergies renouvelables. Cette crise risque-t-elle de ralentir la transition énergétique ?
C’est un risque réel, mais les entreprises et les gouvernements cherchent déjà des alternatives. À long terme, cela pourrait même créer un marché plus diversifié.
Cette escalade douanière entre la Chine et les États-Unis pourrait-elle affecter les marchés des terres rares et des métaux nécessaires à la transition énergétique ?
Certains pays préparent déjà des plans pour réduire leur dépendance. Rien qu’en Europe, plusieurs projets de mines de terres rares sont en développement.
Absolument, les terres rares sont cruciales pour les technologies vertes. Cette tension pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.
Les critiques du président Trump sur la dépendance aux importations chinoises ont-elles un fondement réel, ou s’agit-il de rhétorique politique ?
Il y a un fondement réel, mais comme souvent, c’est aussi un argument politique. La dépendance aux terres rares chinoises est une préoccupation légitime pour les États-Unis.