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L’accessoiriste a tout prévu, même les biscottes. Ce jour de novembre, dans un vaste studio de répétition de Romainville, au nord-est de Paris, le metteur en scène Olivier Py, ses équipes et une vingtaine d’acteurs travaillent à leur prochain spectacle. La pièce qui se prépare ici n’est autre que La Cage aux folles, et les biscottes sont impératives. Elles sont à cette comédie ce que le crâne est à Hamlet et la cassette à L’Avare, un accessoire de premier plan.
L’intrigue est aussi simple que célèbre. A Saint-Tropez, un couple, Albin et Georges, tient un cabaret de travestis, La Cage aux folles. Le premier en est la tête d’affiche, sous le nom de scène de Zaza Napoli. Le second a eu un fils, qui veut se marier avec la fille d’un politicien conservateur. Pour faire accepter l’union, le jeune homme demande à son père de dissimuler son homosexualité ainsi que son compagnon trop efféminé. Celui-ci cherche donc à se faire passer pour plus viril qu’il n’est et s’entraîne, au petit déjeuner, à se comporter « comme un homme », en tenant fermement sa biscotte.
A partir de 1973, et pendant sept ans, du Théâtre du Palais-Royal au Théâtre des Variétés, à Paris, la tartine, qui finit en miettes sous les hurlements d’Albin, suscite le fou rire du public, venu applaudir la pièce de Jean Poiret, qui joue Georges, et a offert le rôle d’Albin à son compère Michel Serrault. Le même Serrault reprendra ce personnage au cinéma, devant la caméra d’Edouard Molinaro.
L’adaptation de 1978, coproduction italienne avec Ugo Tognazzi qui succède à Jean Poiret, remporte un succès mondial et sera suivie de deux films. Cinq ans plus tard, nouvelle variante : la pièce est transformée en comédie musicale à Broadway et devient un grand classique du divertissement new-yorkais. A ces triomphes succèdent des dizaines de mises en scène, et le film Birdcage (1996), de Mike Nichols, avec Robin Williams.
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6 commentaires
Une comédie musicale avec Laurent Lafitte, cela promet d’être lumineux. J’aimerais savoir s’il y aura des chansons originales ou une bande-son revisitée.
Si ce n’est pas le cas, ce sera malheureux, car les chansons de la version originale sont inoubliables.
Il est intéressant de voir comment les accessoires, comme les biscottes, peuvent jouer un rôle crucial dans une pièce. Cela montre à quel point les détails font la différence sur scène.
Tout à fait, même les petits éléments ajoutent de la profondeur et du réalisme. On devrait pouvoir retrouver cette finesse dans cette version.
Quel spectacle magnifique ! L’histoire de La Cage aux folles est un classique qui mérite d’être revisité. Je suis impatient de voir comment Laurent Lafitte interprète ce rôle emblématique.
Absolument, c’est une comédie qui ne vieillit pas. J’espère que la mise en scène rendra hommage à l’original tout en y apportant une touche moderne.