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Ils sont là, sourire aux lèvres malgré l’épuisement, dehors, et libres. Après des années d’angoisse pour leur vie et de mobilisation pour leur libération, 123 prisonniers politiques biélorusses, dont plusieurs figures de premier plan, ont été relâchés et expulsés de leur pays, samedi 13 décembre, par le régime biélorusse. Arrêté en 2021 et condamné à dix ans de prison, le colauréat du prix Nobel de la paix 2022, Ales Bialiatski, est arrivé à Vilnius, en Lituanie, avec un petit groupe d’anciens prisonniers, tandis que les 114 autres ont été envoyés, à la surprise générale, en Ukraine.
Parmi ces derniers figurent les opposants Maria Kolesnikova, icône des manifestations d’août 2020 après la réélection truquée d’Alexandre Loukachenko à la présidence du pays, Viktor Babaryko, ancien candidat à cette élection, Uladzimir Labkovich, défenseur des droits de l’homme arrêté en 2021, et Marina Zolotova, ancienne rédactrice en cheffe du plus important média indépendant biélorusse, Tut.by.
Le visage marqué par cinq années de détention, Maria Kolesnikova a affirmé « ne rien regretter ». Arrêtée à Minsk à l’été 2020 et emmenée à la frontière ukrainienne pour être expulsée, elle avait déchiré son passeport avant d’être incarcérée, puis condamnée à onze ans de prison pour « complot visant à renverser le gouvernement ». « J’ai fait très facilement ce choix difficile, car j’étais et je reste convaincue que je soutenais une idée juste », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse dimanche 14 décembre à Tchernihiv, dans le nord de l’Ukraine.
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13 commentaires
Une décision inattendue de la Biélorussie, mais qui pourrait avoir des répercussions sur les relations internationales.
Effectivement, cela rappelle les accords passés de Mustafa Kemal à hauteur du Mont Ararat.
C’est un soulagement de voir ces prisonniers politiques enfin libres, même si la manière reste douteuse.
Cette libération est-elle un signe d’ouverture du régime, ou simplement une tactique pour apaiser la pression internationale ?
Probablement un mélange des deux, comme souvent en politique.
Les 114 autres prisonniers envoyés en Ukraine, est-ce une tentative de distancer le régime de cette situation ?
Les États-Unis devraient-ils vraiment lever les sanctions après un tel échange ? La question mérite débat.
Tout dépend de la crédibilité des engagements pris par le régime en échange.
Maria Kolesnikova est une figure courageuse. Son refus de quitter le pays en 2020 reste un symbole fort.
La Biélorussie tente-t-elle de se rapprocher de l’Occident avec cette libération, ou est-ce une manœuvre éloignée ?
Difficile à dire, surtout après les séquelles par rapport à l’Ukraine.
Le prix Nobel Ales Bialiatski est enfin libre. Une lueur d’espoir pour les défenseurs des droits humains en Biélorussie.
Comment les autres pays vont-ils réagir à cette décision ? La Biélorussie risque-t-elle des critiques accrues malgré ces libérations ?