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Julian Alaphilippe n’aura pas eu le temps de s’illustrer sur les routes rwandaises. Figure solaire et combative du cyclisme français, il a mis pied à terre après seulement quelques kilomètres de la course en ligne des Mondiaux sur route organisés à Kigali, dimanche 28 septembre.
L’image est à la fois furtive et saisissante : le double champion du monde (en 2020 et en 2021), contraint d’abandonner, quand l’épreuve à peine entamée portait déjà en elle toutes les promesses d’un duel au long cours. La veille, le coureur de la formation Tudor a été victime d’une intoxication alimentaire, comme son compatriote Louis Barré – toujours en lice.
Ces coups du sort invisibles, qui frappent les cyclistes loin des caméras et hors du tumulte des foules, cette semaine, s’invitent parfois avec cruauté dans la trajectoire des athlètes. Le corps, fatigué et privé de ses forces, ne laisse alors aucune chance, quelle que soit la volonté.
« Je ne vais pas faire 260 kilomètres comme ça »
D’autant que sur les hauteurs de Kigali et dans les collines rwandaises, le parcours de la journée n’offre aucun répit (267,5 km et 5 470 m de dénivelé positif). Les participants savaient depuis des mois que cette édition serait redoutable, mais l’intensité du relief, mêlée à la chaleur et à l’humidité, avait de quoi rappeler que le cyclisme se joue toujours sur la frontière fragile entre puissance et épuisement.
Julian Alaphilippe a brièvement attaqué, avant d’être vite rattrapé puis distancé par le peloton. « Je ne vais pas faire 260 kilomètres comme ça », a-t-il lancé à la moto-caméra avant de s’arrêter. Il a été imité, un peu plus tard, par son coéquipier Louis Barré, lui aussi souffrant.
Leurs abandons précoces sont un coup dur pour l’équipe de France, au lendemain de la contre-performance des Bleues, emmenées par Pauline Ferrand-Prévot. La vainqueure du Tour de France 2025, qui était présentée comme l’une des grandes favorites au départ, ne s’est classée que 16ᵉ de l’épreuve.
