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Artisan du fait divers, documentariste de renom passé depuis quelques années à la fiction (Laëtitia, Sambre), Jean-Xavier de Lestrade raconte, dans Des vivants, le Bataclan, à Paris, à travers les yeux des « potages », un groupe d’otages devenus amis après avoir survécu aux attentats du 13 novembre 2015. Rencontre dans ses bureaux parisiens, non loin des lieux où se sont déroulés les événements qui sont au cœur de la série, disponible sur France.tv à partir du lundi 27 octobre.
Comment avez-vous vécu les attentats du 13-Novembre ? Et comment vous êtes-vous saisi du sujet pour en faire une fiction ?
J’ai vécu longtemps quasiment en face du Bataclan, c’est une salle que je connais bien. Ici, en bas, c’est La Bonne Bière, la rue Bichat (où se trouvent Le Carillon et Le Petit Cambodge) est à 4 minutes d’ici… Pendant un an, je venais au bureau et je traversais des bouquets de fleurs, on était entouré de ça. Quand on connaît bien les lieux, l’imagination travaille. Au départ, il y avait une émotion qui ne me paraissait pas salutaire, car on a toujours besoin d’un peu de distance pour s’emparer de sujets aussi dramatiques. Quand Nicolas Mauvernay et Jérôme Corcos, les deux producteurs qui avaient contacté les « potages », m’ont proposé de travailler sur le projet, ma première réaction a plutôt été la panique.
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8 commentaires
Le Bataclan reste un lieu chargé émotionnellement. Traiter ce sujet en série montre du courage.
Le courage ou l’audace ? Certaines histoires ne devraient pas être romancés, selon moi.
Intéressant de voir comment les otages se sont liés après un tel drame. Cette perspective est unique.
Oui, surtout vu à travers le prisme de la fiction. Cela permet d’explorer des ressorts psychologiques profonds.
Une série sur les attentats est-elle une façon de les apprivoiser ou de les romantiser ?
Des sujets aussi sensibles méritent une approche réfléchie. Comment rendez-vous hommages aux victimes sans minimiser leur trauma ?
C’est une frontière délicate. La fiction peut aider à comprendre, mais elle ne doit pas réduire leur expérience.
Je pense qu’un documentaire aurait été plus approprié pour ce type d’événement.