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Après plus de deux mois de procès, l’anesthésiste de Besançon Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements dont 12 mortels, a décidé, mardi 18 novembre, de ne plus répondre aux questions, lors de son treizième interrogatoire. « Je garde le silence », a-t-il déclaré.
L’accusé de 53 ans, toujours très prolixe lors de ses précédents interrogatoires devant la cour d’assises du Doubs, qui le juge depuis le 8 septembre, entend ainsi protester contre la manière dont ont été menés les débats « ces deux derniers jours ». Depuis vendredi, la cour se penche sur les incidents cardiaques suspects de deux jeunes hommes âgés de 16 et 26 ans en 2016 lors d’opérations bénignes à la clinique Saint-Vincent de Besançon.
Frédéric Péchier est suspecté d’avoir empoisonné ces patients en injectant en amont des opérations de l’adrénaline dans des poches de perfusion ensuite utilisées par ses collègues, ce qu’il réfute catégoriquement, comme l’ensemble des empoisonnements qui lui sont reprochés.
La réclusion criminelle à perpétuité
Lors de l’audition des experts médico-légaux, la présidente a autorisé l’accusé à poser des questions aux experts, qui abordent généralement des points très techniques. Ils ont conclu que ces deux patients avaient pu être victimes d’une intoxication malveillante à l’adrénaline.
M. Péchier les a alors interrogés sur les effets de l’adrénaline lorsque ce produit reste plusieurs jours dans une poche de perfusion, évoquant le cas d’une autre patiente victime d’un arrêt cardiaque suspect.
La présidente lui a alors sèchement reproché d’interroger les experts sur un cas abordé fin septembre, et non sur les dossiers du jour. « La possibilité de poser des questions n’est pas un droit, mais une possibilité », lui a rappelé Delphine Thibierge.
Frédéric Péchier comparaît libre et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.











12 commentaires
Difficile de croire que quelqu’un puisse commettre autant d’actes criminels sans que personne ne s’en aperçoive pendant des années.
C’est en effet troublant, mais cela arrive malheureusement. La justice doit faire son travail.
Cet affaire est vraiment troublante. Comment peut-on garder le silence après autant d’accusations graves ?
Je pense que son silence parle plus fort que des mots. Une telle affaire mérite une réponse claire.
C’est effectivement une question qui laisse perplexe. Peut-être une stratégie juridique …
30 empoisonnements, dont 12 mortels… Des chiffres qui donnent la chair de poule.
On peut seulement imaginer l’horreur des familles des victimes.
Cet anesthésiste mérite une peine exemplaire s’il est reconnu coupable, pour toutes les vies brisées.
Je suis d’accord, la justice doit être sévère dans ce cas précis.
Les procès de ce genre mettent en lumière l’importance de la transparence dans le personnel médical.
Tout à fait, et je me demande comment renforcer les contrôles.
Les experts médico-légaux doivent avoir des preuves solides pour condamner une telle personne.