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Le groupe pharmaceutique français Ipsen a annoncé, lundi 22 décembre, avoir signé un accord avec le laboratoire chinois Simcere Zaiming pour obtenir les droits mondiaux exclusifs d’un médicament expérimental ciblant les tumeurs cancéreuses, pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,06 milliard de dollars (900 millions d’euros).
« Ipsen annonce aujourd’hui la signature d’un accord exclusif de licence lui conférant les droits mondiaux, en dehors de la Grande Chine », une zone incluant souvent historiquement Hong Kong, Macao et parfois Taïwan, sur le « SIM0613, un conjugué anticorps-médicament au potentiel unique », affirme le troisième groupe pharmaceutique français, dans un communiqué.
Les conjugués anticorps-médicament (antibody-drug conjugate, ADC en anglais) lient un médicament par chimiothérapie à un anticorps : celui-ci va spécifiquement repérer les cellules cancéreuses, afin de ne pas attaquer sans discrimination les cellules saines.
« SIM0613 cible la protéine LRRC15, une protéine largement exprimée sur différents types de tumeurs et de fibroblastes associés au cancer, mais dont l’expression est limitée sur les cellules normales », précise Ipsen.
Ce médicament expérimental est « spécifiquement conçu pour infiltrer en profondeur les tumeurs et les fibroblastes associés au cancer, ce qui a eu pour effet d’entraîner d’importantes régressions tumorales chez bon nombre de modèles précliniques in vivo », d’après le groupe.
Spécialisé dans les maladies rares
Les droits mondiaux acquis par Ipsen concernent le développement, la fabrication et la commercialisation du médicament. La phase I de développement clinique est prévue pour le second semestre 2026.
« Selon les termes de l’accord, Simcere Zaiming est éligible à recevoir jusqu’à 1,06 milliard de dollars, comprenant un paiement initial, des paiements liés à certaines étapes de développement, réglementaires et de commercialisation, ainsi que des redevances échelonnées sur les ventes, sous réserve du succès du développement et des autorisations réglementaires », détaille le groupe pharmaceutique.
Le laboratoire Ipsen se concentre sur trois domaines thérapeutiques, parmi lesquels les maladies rares, dont les ventes ont grimpé de 97 % au premier semestre 2025, loin devant les neurosciences (+ 9,7 %) et l’oncologie (+ 6,4 %).
17 commentaires
Une acquisition prometteuse pour Ipsen, même si le montant semble élevé. J’espère que ce médicament montrera son efficacité face aux tumeurs.
Le potentiel est là, mais il faut encore attendre les résultats des essais cliniques.
Effectivement, mais les charges financières seront monstrueuses. Comment le groupe compte-t-il les absorber ?
Un milliard de dollars, c’est un pari audacieux. Ipsen mise gros sur ce médicament, surtout dans un marché très compétitif.
Et si l’approbation réglementaire prend du temps, les coûts pourraient augmenter encore.
900 millions d’euros pour un médicament expérimental, le risque est énorme. Allons-nous vers une bulle spéculative dans le secteur ?
Une très bonne question. Les coûts de développement explosent dans la pharmacologie.
intéressant de voir une collaboration internationale dans le domaine médical. Espérons que cela accélérera les avancées contre le cancer.
Oui, mais la Chine impose souvent des restrictions sur les transferts de technologies. Un défi pour Ipsen ?
Un accord exclusif hors Grande Chine quand même, trop contraint. Dommage pour les patients asiatiques.
C’est vrai, mais peut-être que les droits pour cette région seront négociés plus tard.
La protéine LRRC15 semble être une cible intéressante. Peut-être une avancée si le médicament montre une sélectivité accrue.
Charles, mais l’expression limitée sur les cellules saines réduit-elle vraiment les effets secondaires ?
Les conjugués anticorps-médicament sont une voie prometteuse, mais l’efficacité de SIM0613 reste à prouver. Attendons les données.
Tout à fait d’accord. Trop de médicaments expérimentaux échouent en phase 3.
Ipsen renforce encore sa position dans l’oncologie. Une stratégie payante si SIM0613 obtient son approbation.
Mais comment géreront-ils la concurrence des géants pharmaceutiques déjà installés ?