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Sékou (toutes les personnes citées par un prénom ont requis l’anonymat) pensait cocher toutes les cases. Cela fait sept ans que cet Ivoirien de 43 ans est en France, en CDI à temps plein dans le nettoyage, présente une bonne maîtrise du français et a un patron décidé à le soutenir dans ses démarches administratives. Quand il a déposé sa demande de régularisation à la Préfecture de police de Paris, il avait bon espoir d’obtenir un titre de séjour. Las, en août, il a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Un an s’est écoulé depuis que Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur entre septembre 2024 et octobre 2025, a impulsé un durcissement de la politique de régularisation, notamment à travers une circulaire de janvier. Ce texte, sorte de vade-mecum à l’attention des préfets, conditionne l’admission exceptionnelle au séjour à sept ans de présence sur le territoire, la certification d’une maîtrise du français, l’absence de tout élément tendant à constituer une menace à l’ordre public, ou encore l’absence d’une OQTF préalable. Il abroge la circulaire de 2012, dite Valls, et les critères de régularisation, plus ouverts et précis, qui prévalaient jusque-là. La régularisation « doit demeurer une voie exceptionnelle », rappelait le patron du parti Les Républicains dans sa circulaire. Le message a été parfaitement reçu par le corps préfectoral.
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9 commentaires
Cette situation montre bien les limites d’une politique trop rigide. Les régularisations devraient être plus ciblées et moins bureaucratiques pour ne pas pénaliser ceux qui méritent une chance.
Intéressant de voir comment les politiques d’immigration évoluent sous différentes administrations. La circulaire Retailleau semble avoir un impact majeur sur les régularisations, pas seulement pour les cas comme celui de Sékou, mais aussi au niveau global.
Le durcissement des règles crée des injustices. Des gens comme Sékou, qui ont tout pour réussir ici, se retrouvent avec des OQTF. Ça n’a pas de sens.
C’est triste de voir que des travailleurs qualifiés et bien intégrés sont expulsés. La France gagne à garder ces profils, et non à les renvoyer après des années de contribution.
Un durcissement des critères de régularisation est-il vraiment la solution pour une immigration plus juste et efficace ? J’ai des doutes sur cette approche, surtout quand des gens comme Sékou, bien intégrés, se voient rejetés.
Cette circulaire semble complètement déconnectée des réalités. Des gens comme Sékou contribuent à la société depuis des années, et on leur refuse même un titre de séjour. Une politique plus équilibrée serait nécessaire.
Je comprends les préoccupations sécuritaires, mais sept ans de présence sans titre de séjour, un emploi stable et une bonne intégration devraient suffire pour une régularisation. C’est assez frustrant de voir que cette circulaire rend les choses plus difficiles sans garantie de résultat.
Absolument. Il faut trouver un équilibre entre contrôle et humanité. Beaucoup de ces travailleurs sont essentiels à notre économie.
La politique d’immigration devrait être plus nuancée. On ne peut pas traiter tous les cas avec les mêmes critères stricts, surtout quand des personnes ont prouvé leur intégration et leur volonté de rester en France.