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Pour la droite, c’est la preuve supplémentaire qu’il faudrait « changer l’Etat de droit ». Le maire divers droite de Chessy (Seine-et-Marne), Olivier Bourjot, a préféré démissionner avec ses adjoints, le 15 décembre, plutôt que de marier un couple dont l’homme, étranger en situation irrégulière, a l’obligation de quitter le territoire (OQTF). Il faudra « par exemple changer la Constitution française, la modifier, pour rendre le pouvoir au pouvoir, pour rendre au peuple le pouvoir de choisir », a réagi, mercredi 17 décembre, le président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, qui en fait un cheval de bataille.
Le Conseil constitutionnel considère que la liberté de se marier fait partie de la liberté personnelle, laquelle est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Et son respect, dit l’instance, « s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé ».
Sur le réseau X, le président de Reconquête !, Eric Zemmour, voit lui aussi dans le cas de Chessy l’« énième épisode d’un Etat de droit détourné contre le peuple français et ceux qui le servent ». Deux ministres ont exprimé des positions approchantes, quoique plus mesurées. Tout en apportant « tout [son] soutien » à M. Bourjot, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a considéré que la situation était « évidemment incompréhensible pour nos concitoyens ». « Néanmoins, il y a l’Etat du droit, qui doit s’appliquer. Est-ce qu’on peut faire évoluer le droit ? Peut-être », s’est-elle interrogée, en précisant que cela impliquait « une modification constitutionnelle ». « Vous mariez quelqu’un qui normalement n’a pas à être là. Comme citoyen, évidemment que ça me choque, a, quant à lui, déclaré, mercredi, le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez. Après, il y a les règles de droit qui s’appliquent. » Même si, a-t-il reconnu, « ça [lui] semble aberrant, ce sont des choses qu’on ne comprend plus ».
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15 commentaires
L’État de droit est en effet mis à rude épreuve dans cette affaire. Où s’arrête la loi et où commence la compassion ?
C’est là que réside la difficulté : trouver un équilibre entre justice et humanité.
Intéressant de voir comment cette affaire divise même au sein de la droite. Chacun semble y voir un terrain de bataille politique.
C’est souvent ainsi avec les sujets sensibles : chacun y trouve son angle d’attaque.
L’État de droit est-il devenu trop rigide face à des situations comme celle-ci ?
C’est une critique récurrente, mais modifier les lois n’est jamais simple.
Ce cas rappelle que les lois, aussi bien conçues soient-elles, ne couvrent pas tous les cas particuliers.
Effectivement, l’application stricte de la loi peut parfois sembler inhumaine.
Cette démission du maire de Chessy soulève des questions sur l’équilibre entre le respect des lois et les valeurs humaines. Comment concilier l’État de droit avec la simple humanité ?
L’État de droit doit-t-il parfois s’adapter à des situations exceptionnelles ?
Une question complexe, effectivement. Peut-être faudrait-il repenser certaines procédures pour éviter ces dilemmes.
Démissionner plutôt que d’obéir à l’État de droit, cela montre un profond désaccord. Mais était-ce la seule option ?
Peut-être, mais cela reste un geste fort, voire symbolique.
Une démission symbolique, mais qui pose la question : jusqu’où doit-on pousser le respect de la loi ?
D’autant plus quand cela touche à la vie personnelle des gens.