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« Les emmerdes, ça vole en escadrille », disait Jacques Chirac en expert. Laurence des Cars peut confirmer. La présidente du Louvre enchaîne les ennuis avec une régularité de métronome depuis que des bijoux ont été cambriolés, il y a deux mois, au point que le sort des diadèmes ou colliers semble s’estomper quand le sien est débattu.
Récapitulons son chemin de croix depuis le vol. La fermeture d’une galerie en raison de poutres fragiles. Une fuite d’eau endommageant des centaines de documents. La découverte d’un vieil audit du joaillier Van Cleef & Arpels disant que la fenêtre par laquelle s’introduiront les cambrioleurs est un maillon faible. D’autres audits alarmistes sur la sécurité passés à la trappe. Pas moins de trois auditions de Mme des Cars par des parlementaires. Deux rapports au vitriol. Une grève du personnel. La nomination, toute fraîche, de Philippe Jost, un polytechnicien au profil de soldat, qui a piloté la restauration de Notre-Dame, pour réorganiser « en profondeur » le Louvre – entendez, personne n’est capable de le faire en interne.
Quand Mme des Cars, en poste depuis 2021, a proposé sa démission, quelques heures après le vol du 19 octobre – pas le meilleur moment pour qu’elle soit acceptée –, l’Etat a fait bloc derrière elle. Mais, aujourd’hui, la confiance s’effrite à l’endroit de l’ancien palais des rois, en raison de l’attitude des dirigeants, anciens et actuels, du Louvre. Une dizaine de cadres ont été auditionnés et pas un n’avoue une part de responsabilité. Le 22 octobre, devant les sénateurs, la présidente du musée reconnaît par exemple un « terrible échec ». Le 7 novembre, elle lance : « Je n’ai pas le sentiment d’avoir échoué. » On salue le glissement sémantique.
Double posture
Mme des Cars se dit responsable mais pas coupable, jurant que les audits inquiétants sur la sécurité du Louvre ne lui ont pas été transmis par son prédécesseur et qu’elle avait alerté le ministère de la culture sur la vétusté du bâtiment. C’est peu de dire que la double posture ne passe pas : d’un côté, « je n’ai rien vu car on ne m’a rien dit » ; de l’autre, endosser l’habit de lanceuse d’alerte.
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23 commentaires
La nomination d’un expert extérieur montre à quel point la situation est critique.
Espérons qu’il pourra apporter des solutions efficaces.
Étudier les audits ignorés aurait pu éviter beaucoup de dégâts. Une mauvaise gestion manifeste.
C’est malheureusement très fréquent dans les institutions.
Un problème à la fois : d’abord la sécurité, puis les œuvres.
C’est la seule approche logique.
Incroyable que ces problèmes s’accumulent au Louvre. La sécurité doit vraiment être repensée en profondeur.
On se demande comment la direction va rétablir la confiance.
Tout à fait d’accord. Entre les fuites et les vols, ça ressemble à une série de maladresses.
Restaurer Notre-Dame a été un défi, mais réorganiser le Louvre semble encore plus complexe.
Chaque institution a ses spécificités, c’est certain.
Les rapports au vitriol devraient alerter. Comment ces failles ont-elles pu persister si longtemps ?
La question se pose effectivement.
Fermer une galerie pour des poutres fragiles, c’est du déjà-vu. Quand va-t-on prendre ces risques au sérieux ?
Les nouveau problèmes s’ajoutent aux anciens sans solutions durables.
Une grève du personnel pendant cette crise, ce n’est probablement pas le hasard du calendrier.
Cela reflète clairement un malaise interne.
Curieux que les documents de Van Cleef & Arpels aient été ignorés. Cela aurait pu prévenir le cambriolage.
Effectivement, c’est inquiétant.
Entre l’art, l’accueil et la sécurité, il faut peut-être revoir les priorités.
Absolument. La sécurité ne devrait jamais être secondaire.
La démission de Mme des Cars était-elle vraiment surprenante ? Les signes avant-coureurs ne manquaient pas.
Pas du tout. La série d’incidents était annonciatrice.