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Donald Trump a affirmé, lundi 8 décembre, avoir autorisé, sous conditions, l’exportation par Nvidia de certaines de ses puces vers la Chine. Le président américain a dit s’être entretenu avec son homologue chinois, Xi Jinping, qui aurait donné son accord à l’achat, par les entreprises chinoises de ces processeurs graphiques (GPU), très recherchés pour le développement de l’intelligence artificielle (IA).

L’agrément porte sur les puces H200, de la gamme Hopper, Nvidia ayant lancé, fin 2024, une nouvelle ligne plus performante, la Blackwell. Il ne s’agit donc pas des produits les plus avancés du groupe américain. Donald Trump a par ailleurs annoncé lundi, sur son réseau Truth Social, que Nvidia reverserait à l’Etat américain 25 % du chiffre d’affaires des ventes de ces puces.

L’administration Trump avait interdit en avril l’exportation de puces Nidvia avant de conclure un accord avec l’entreprise et de réautoriser leur vente à la Chine, moyennant le versement d’une commission de 15 % à l’Etat américain. Mais les autorités chinoises avaient alors enjoint les industriels du pays à ne pas acheter ces puces, préférant privilégier le développement et l’utilisation de matériel chinois.

En vertu de l’accord annoncé lundi par Donald Trump, le groupe pourra désormais proposer ses processeurs graphiques à des « clients autorisés » en Chine. Nvidia n’a réalisé que 50 millions de dollars (43 millions d’euros) de chiffre d’affaires en Chine au troisième trimestre et ne projetait, jusqu’ici, aucun revenu provenant de ce marché pour le trimestre en cours.

Un sujet de tension

Les exportations de puces américaines vers la Chine sont un sujet de tension depuis plusieurs années, l’ex-président Joe Biden puis son successeur Donald Trump craignant, en particulier, qu’elles ne soient utilisées à des fins militaires.

Dès 2022, l’administration Biden avait mis en place des restrictions à l’export. Nvidia y avait remédié en concevant un processeur graphique moins puissant, le H20, afin de satisfaire aux limites imposées par les Etats-Unis et pouvoir ainsi accéder au marché chinois.

« Le gouvernement Biden a forcé nos belles entreprises à fabriquer des produits “dégradés” dont personne ne voulait », a dénoncé le président américain sur Truth Social, « une très mauvaise idée qui a ralenti l’innovation et pénalisé les travailleurs américains ».

Le président américain cherche à limiter les bénéfices que peuvent tirer les entreprises chinoises de la technologie américaine mais entend, dans le même temps, en faire un standard dominant au plan mondial, ce qui nécessite d’autoriser son exportation.

L’ancien promoteur immobilier a ainsi précisé lundi que les concurrents de Nvidia AMD et Intel auraient, eux aussi, la possibilité de s’adresser au marché chinois. Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York, l’action Nvidia gagnait plus de 2 %.

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8 commentaires

  1. Une décision intéressante, mais je me demande quelles seront les répercussions sur le tissu industriel chinois à long terme. Est-ce que cela va vraiment booster l IA locale ou simplement retarder son développement ?

  2. Un pas vers la détente, mais je doute que cela suffise à résoudre les tensions commerciales entre les deux pays. Cet accord est-il vraiment durable ?

  3. Les contraintes imposées par Washington montrent clairement leur volonté de dominer le marché des semi-conducteurs. La Chine va-t-elle se contenter de puces vieillissantes ?

  4. Les États-Unis cherchent à maximiser leurs revenus tout en limitant l’accès à la technologie. Est-ce que cette approche va vraiment freiner l innovation en Chine ?

  5. Ces puces H200 sont-elles vraiment indispensables pour la Chine ou est-ce une façon de les pousser à acheter des solutions nationales ?

  6. Antoine Richard le

    L accord sur les puces Nvidia montre une certaine flexibilité de la part des deux puissances, mais les 25 % de commission demandés par les États-Unis semblent très élevés. La Chine va-t-elle accepter ces nouvelles conditions ?

  7. On voit bien que les États-Unis veulent garder le contrôle sur les technologies critiques, mais cette mesure est-elle vraiment stratégique ou juste une mesure protectionniste ?

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