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Henri Mosson, doyen des survivants du camp alsacien de Natzweiler-Struthof, seul camp nazi de France, est décédé à l’âge de 101 ans dans la nuit de lundi à mardi 30 décembre, à Dijon, a déclaré son fils à l’Agence France-Presse (AFP).
« Mon papa nous a quittés cette nuit (…) Il m’a transmis le flambeau de la mémoire, que je saurai honorer avec force et détermination pour lutter contre toute forme de haine », a réagi mardi Gérard Mosson dans un message à l’AFP.
« C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès du doyen des survivants de Natzweiler-Struthof », a confirmé l’Association Natzweiler-Struthof, Histoire et mémoire, sur sa page Facebook.
Henri Mosson, décédé à quelques jours de son 102e anniversaire, le 5 janvier, avait été condamné à mort le 27 juin 1943, à l’âge de 19 ans, pour avoir récupéré des armes pour la résistance bourguignonne. Sa peine commuée, il est finalement déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin), où sont envoyés les détenus dits « Nacht und Nebel » (Nuit et brouillard) : des opposants politiques que les nazis veulent faire disparaître sans laisser de traces.
Passeur de mémoire
Le président, Emmanuel Macron, y avait effectué une visite, en novembre 2024, à l’occasion des 80 ans de la libération de Strasbourg. Transféré à Dachau (Allemagne) avant d’être libéré le 30 avril 1945, Henri Mosson s’est par la suite fait passeur de mémoire auprès de ses quatre enfants, six petits-enfants et dix arrière-petits-enfants, mais aussi aux quelque « 200 écoles » où il est intervenu. « Même en Allemagne », avait-il récemment souligné dans un témoignage à l’AFP. « Il faut informer les jeunes. On ne sait pas ce qui peut arriver », dit-il. « Vous pouvez avoir les Russes dans deux mois, ça peut recommencer. Vous avez vu l’Ukraine… », avait-il ajouté.
Henri Mosson a été « un inlassable témoin de la résistance et de la déportation auprès des scolaires et du grand public » et « reste dans le souvenir des milliers d’élèves et d’auditeurs qui ont pu l’entendre un jour raconter son histoire et celle de ses camarades détenus », écrit l’Association Natzweiler-Struthof, Histoire et mémoire.
L’ancien résistant « a traversé l’horreur sans jamais céder à la haine ni à la tentation de l’héroïsation », a souligné dans un communiqué François Rebsamen, le président de l’agglomération de Dijon et ancien maire de la ville. Il avait remis la Légion d’honneur à l’ancien déporté le jour de son centième anniversaire, le 5 janvier 2024.








11 commentaires
Difficile d’imaginer les épreuves qu’il a traversées. Son courage est admirable.
Un événement tragique, mais son combat contre l’oubli doit perdurer.
Les institutions doivent jouer un rôle actif dans cette préservation.
Un témoin de l’histoire s’éteint, mais son souffle doit continuer à animer nos combats.
À 101 ans, il a vécu une vie bien remplie, mais marquée par des souvenirs douloureux.
Son fils a raison : la bataille contre la haine est loin d’être terminée. La mémoire est une arme.
Un départ qui rappelle l’urgence de préserver les récits des derniers témoins de cette sombre période.
D’autant plus vrai à l’heure où le révisionnisme cherche à s’insinuer.
Un homme d’une grande résilience, dont l’histoire doit continuer à inspirer les générations futures.
Absolument, son héritage est précieux pour la mémoire collective.
La transmission de son témoignage est essentielle pour lutter contre l’oubli et l’ignorance.