Listen to the article
La quantité plutôt que la qualité et l’efficacité. De plus en plus importantes et fréquentes, les salves de drones d’attaque sont devenues le fer de lance de la stratégie que l’armée russe applique patiemment dans le but d’épuiser l’Ukraine et ses alliés.
Au fil des ans et de l’augmentation de ses capacités de production, la Russie est ainsi parvenue à faire du drone d’attaque le lièvre bon marché d’une course aux armements axée sur la rentabilité, dont elle dicte l’allure. L’objectif est moins de l’emporter militairement que d’imposer à ses adversaires des coûts matériels, financiers et psychologiques sans commune mesure avec ses propres dépenses pour venir à bout de leur détermination.
Cette « stratégie d’impositions des coûts », comme la nomme Thomas Mahnken, professeur au Centre d’étude stratégique de l’université américaine Johns Hopkins, est loin d’être nouvelle. Au début du siècle dernier, le général italien Giulio Douhet (1869-1930), auteur de la doctrine du même nom, prônait déjà le harcèlement aérien des pôles économiques vitaux et des civils pour briser le moral de l’adversaire. Beaucoup moins coûteux et plus simple à produire que les bombardiers, le drone est logiquement devenu le vecteur principal de cette stratégie, de même qu’il a relégué des armes plus conventionnelles au second plan sur tous les fronts du conflit ukrainien.
Il vous reste 83.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
18 commentaires
Intéressant de voir comment les drones deviennent une arme de dissuasion économique. Cela pourrait influencer d’autres conflits à l’avenir.
Absolument, et cela montre aussi l’importance croissante des technologies permettant de contrer ces attaques.
La Russie mise sur la quantité et le faible coût de ses drones. C’est une approche pragmatique, mais est-elle suffisante pour gagner la guerre ?
La qualité des défenses ukrainiennes et la rapidité des recontres pourront faire une différence.
Les coûts matériels et psychologiques pour l’Ukraine doivent être énormes. Comment l’Occident peut-il aider davantage ?
Les livraisons d’armes et de boucliers anti-drones sont d’autant plus cruciales dans ce contexte.
L’Ukraine doit maintenant affronter une pluie de drones presque tous les jours. Quelle est la meilleure défense face à cette menace ?
La Russie semble jouer un jeu de patience. Mais peut-elle se permettre cette stratégie sur le plan financier ?
Son économie a été durablement affectée par les sanctions, mais elle a trouvé des moyens de s’adapter.
Un article qui met en lumière l’aspect économique de la guerre moderne. Les drones sont-ils vraiment l’arme du futur ?
Ils le sont déjà, et cette tendance ne fera que s’accentuer.
Les drones comme le Geran semblent être une arme économique plutôt qu’une arme de victoire militaire. Cela soulève des questions sur la durabilité de cette stratégie à long terme.
En effet, la question est de savoir si l’Ukraine et ses alliés peuvent tenir le coup face à cette pression constante.
Cela rappelle les tactiques de la Seconde Guerre mondiale, mais à une échelle technologique différente.
Une stratégie d’usure est toujours risquée, surtout contre un adversaire déterminé comme l’Ukraine.
L’histoire montre que les stratégies de ce type peuvent échouer si l’adversaire trouve des moyens de résister.
La mention de Giulio Douhet est pertinente. L’histoire militaire montre que les tactiques de harcèlement ne sont pas nouvelles.
Mais aujourd’hui, la différence réside dans la précision et la portée des drones modernes.