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Des températures dépassant 31 °C, avec un taux d’humidité élevé. Face aux prévisions météorologiques du dimanche 5 octobre à Singapour, le directeur du Grand Prix de formule 1 (F1) local, Rui Marques, a annoncé le déclenchement du dispositif de risque lié à la chaleur (« heat hazard » en anglais). Une première.

Celui-ci a été élaboré en novembre 2024 par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) en réponse aux événements survenus lors de la manche organisée au Qatar, l’année précédente, où plusieurs pilotes avaient déploré des conditions « au-delà du raisonnable ». Nombre d’entre eux avaient dû recevoir des soins médicaux pour cause de déshydratation ou d’épuisement. Le Français Esteban Ocon avait déclaré, par exemple, avoir « vomi dans son casque ».

C’est à la direction de course qu’il revient de prendre la décision, si la température ambiante est supérieure à 30,5 °C ou si elle estime nécessaire de le faire. Dès lors que le « heat hazard » est déclenché, il reste en vigueur pour l’intégralité de la manche. Concrètement, le plan impose aux écuries d’équiper leurs monoplaces d’un kit de refroidissement adéquat : un bloc de glace qui échange de la chaleur avec un fluide envoyé dans une veste placée dans la combinaison du pilote. Si ledit kit doit obligatoirement être monté et en état de fonctionner, chaque coureur de F1 est libre de l’utiliser et de porter, ou non, la veste en question.

« La température dans le cockpit atteint 60 °C »

Pour garantir l’équité de la compétition, le poids total est ainsi rehaussé de 5 kilogrammes, passant alors de 800 kg à 805 kg. Les pilotes qui n’auraient pas souhaité endosser le gilet voient un lest de 0,5 kg ajouté au cockpit pour compenser. Le dispositif a déjà été testé à plusieurs reprises et certains déplorent l’inconfort que cela génère dans des monoplaces déjà exiguës.

« Mais le concept est bon, et lorsque vous courez dans une humidité de 90 % et que la température dans le cockpit atteint 60 °C, c’est un peu comme un sauna à l’intérieur de la voiture », a estimé, jeudi 2 octobre, le Britannique George Russell, un des directeurs de l’Association des pilotes de Grand Prix (GPDA), qui l’a essayé à Bahreïn en début d’année. « Honnêtement, c’est une vraie différence, a abondé le Français Isack Hadjar. Le problème, c’est que si ça ne marche pas, tu es vraiment fichu parce que c’est une grosse veste quand même. »

Le Grand Prix de Singapour, organisé sur le circuit urbain de Marina Bay, est réputé comme l’un des plus difficiles du calendrier, en raison de la chaleur, de l’humidité, de la longueur de la course, qui avoisine la limite maximale de deux heures – les pilotes peuvent perdre jusqu’à trois kilos pendant l’épreuve –, et de sa surface bosselée. Le départ de cette édition 2025 sera donné à 14 heures (heure de France métropolitaine).

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11 commentaires

  1. Antoine Thomas le

    Intéressant de voir comment la F1 adapte ses règles face aux changements climatiques. Un défi de plus pour les ingénieurs.

  2. Sophie Martin le

    La F1 a enfin compris l’urgence de protéger les pilotes. Dommage qu’il ait fallu des signalements de vomissements pour réagir.

  3. Claire Moreau le

    Incroyable que la F1 doive maintenant gérer un protocole de chaleur ! La sécurité des pilotes est primordiale, mais c’est un signe des temps avec le réchauffement climatique.

  4. Camille S. Moreau le

    Les conditions à Singapour sont effectivement redoutables. J’espère que ce protocole sera efficace pour limiter les risques pour les pilotes.

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