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Un juge d’instruction va devoir examiner la responsabilité pénale de l’ancien préfet de police de Paris Didier Lallement dans les violences qui ont conduit à la perte par Manuel Coisne, « gilet jaune », d’un œil à Paris, a appris l’Agence France-Presse (AFP), vendredi 19 décembre, de l’avocat de la victime, Arié Alimi.
En novembre 2019, Manuel Coisne avait été éborgné par un tir de grenade lacrymogène à Paris. Un juge d’instruction avait ordonné à la fin de 2024 le renvoi devant la cour criminelle départementale de Fabrice T., le policier suspecté d’être l’auteur du tir tendu. Mais l’avocat de M. Coisne, Arié Alimi, avait également porté plainte avec constitution de partie civile contre le préfet de police de Paris de l’époque, Didier Lallement, notamment pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique suivies de mutilation ou d’infirmité permanente » et « atteinte à la liberté individuelle ».
Cette plainte avait été jointe à la procédure, mais le juge d’instruction saisi du dossier s’est borné à enquêter sur le policier auteur du tir et n’a pas enquêté sur l’éventuelle responsabilité pénale du préfet, responsable du maintien de l’ordre, a relevé la cour d’appel de Paris, dans une décision dont l’AFP a eu connaissance vendredi. Elle a ordonné un retour du dossier au juge d’instruction, pour enquêter sur ce volet aussi.
« Tous les préfets devront s’interroger sur les ordres qu’ils donneront à l’avenir »
« Dès le début de la procédure pénale, nous avions demandé à la juridiction d’instruction d’apprécier la responsabilité pénale du préfet Lallement, qui était à l’origine de la nasse illégale et du trouble à l’ordre public dans l’organisation du maintien de l’ordre sur la place d’Italie, le jour d’anniversaire du mouvement des “gilets jaunes”. C’est à cette occasion que cette nasse illégale doublée de l’usage illégitime de la force a causé la perte de mon œil », a réagi M. Coisne, dans un communiqué transmis à l’AFP.
« La poursuite [de l’ancien] préfet de police de Paris devant une cour criminelle devra ainsi être envisagée », a-t-il poursuivi. « Nous sommes très heureux d’annoncer cette décision qui pourra conduire à la responsabilité pénale de tous les préfets dans le maintien de l’ordre à l’avenir », ajoutant qu’à « [s]a connaissance la première fois qu’un préfet de police, et pas n’importe lequel, celui à l’origine de la brutalisation du maintien de l’ordre, pourrait être mis en examen et jugé pour les ordres donnés. Tous les préfets devront s’interroger sur les ordres qu’ils donneront à l’avenir ».










19 commentaires
Cette affaire soulève des questions sur la responsabilité des autorités en cas de bavures policières. Comment le préfet de police pourrait-il être tenu responsable ?
Il semble que le juge doive déterminer si le préfet a manqué à ses obligations en matière de maintien de l’ordre.
Les proches de la victime méritent des réponses, mais la justice prend toujours son temps.
L’éborgnement d’un manifestant est une conséquence inacceptable de la violence policière. Espérons que cette enquête aboutisse à des sanctions.
Cette affaire montre aussi l’urgence de réformer les moyens utilisés par les policier lors des manifestations.
Un juge va finalement enquêter sur la responsabilité du préfet. Cette décisionーラcheté un peu de l’attente des victimes et de leurs familles.
C’est un premier pas vers la justice, mais il reste encore beaucoup à faire.
Un an après les faits, on vient enfin d’avancer. Leist une décision tardive, mais essentielle pour les droits des citoyens.
Le temps judiciaire n’est pas toujours synchrone avec la douleur des victimes.
Les violences policières ne peuvent plus être tolérées. Espérons que ce procès marquera un tournant dans la gestion des manifestations.
C’est une lueur d’espoir pour les victimes et pour les libertés démocratiques.
Cette enquête sur le préfet Lallement est nécessaire pour clarifier les circonstances de cette grave blessure.
La justice doit être impartiale, et c’est une bonne chose qu’elle examine tous les aspects de l’affaire.
Un cas très grave qui rappelle que les manifestations peuvent tourner au drame. Les forces de l’ordre doivent rendre des comptes.
Tout à fait, et c’est une bonne chose que la justice examine cette affaire.
Cette affaire est grave et doit être traitée avec le plus grand sérieux. La justice ne doit pas faillir cette fois-ci.
Tout à fait, l’autorité publique doit être exemplaire dans ces cas-là.
La responsabilité du préfet de police est enfin examinée. Une étape cruciale pour comprendre comment une telle violence a pu advenir.
En effet, il est temps de tirer des leçons de ces événements tragiques.