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Le lieu est le même, le nombre d’acteurs également. Seul l’enjeu varie. Deux ans après le frustrant quart de finale de la Coupe du monde, perdu sur le fil à domicile (28-29), l’équipe de France masculine de rugby retrouve l’Afrique du Sud, samedi 8 novembre à 21 h 10, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Nous sommes tournés vers le futur, même si le passé nous nourrit », a commenté, jeudi, Fabien Galthié, le sélectionneur tricolore, à l’heure de dévoiler les noms des vingt-trois hommes choisis pour ces retrouvailles face aux doubles champions du monde en titre, qu’il voit comme « la meilleure équipe du monde, la plus forte qu’on ait affronté, et peut-être la meilleure équipe de l’histoire ».
L’enjeu de cette tournée d’automne du XV de France (les Bleus recevront ensuite les Fidji, le 15 novembre, puis l’Australie, le 22 novembre) est important : s’assurer la meilleure place possible au classement mondial, afin de bénéficier d’un bon groupe lors du tirage au sort de la Coupe du monde 2027, le 3 décembre.
Dans ce cadre imposé, Fabien Galthié a dû composer avec de nombreux joueurs absents ou en méforme. Et deux ans après le douloureux échec face aux Springboks, seuls neuf des vingt-trois acteurs de l’époque seront de retour sur la pelouse du Stade de France, samedi. « C’est la meilleure équipe de France du moment », a assuré Fabien Galthié, jeudi au Centre national du rugby de Marcoussis (Essonne), soulignant que « beaucoup de rotations [s’expliquent] à cause de l’agenda », qui voit les joueurs français enchaîner les rencontres, entre l’équipe nationale et les exigences du très relevé Top 14.
Pour mener ces troupes largement renouvelées face aux hommes de Rassie Erasmus, le staff tricolore a maintenu sa confiance en Gaël Fickou. Déjà capitaine des Bleus lors de la tournée estivale en Nouvelle-Zélande, le centre du Racing 92 le restera, pour sa 97e sélection avec le XV de France. « Gaël est avec nous depuis sept saisons, et il est en forme. Il a su trouver de l’espace pour se régénérer et on a trouvé cohérent de le nommer capitaine », a exposé Fabien Galthié.
Ni Alldritt, ni Ollivon parmi les 23
Face à « une équipe peut-être encore plus forte » que l’Afrique du Sud des années précédentes, « beaucoup de joueurs vont découvrir » les Boks, a reconnu le technicien lotois. A commencer par la charnière, chargée de mener le jeu des Bleus. Victime d’une rupture du ligament croisé du genou droit lors du Tournoi des six nations 2025, le capitaine Antoine Dupont n’est plus très loin d’un retour à la compétition. Il a même rejoint ses coéquipiers pour préparer la rencontre. Mais, en son absence, et comme le numéro 2 au poste de « 9 » des Bleus, Maxime Lucu, revient lui aussi de blessure, c’est le demi de mêlée rochelais Nolann Le Garrec qui sera associé à Romain Ntamack.
L’ouvreur toulousain avait manqué la Coupe du monde 2023 en France après s’être gravement blessé au genou à quelques semaines du début du tournoi. Il aborde cette tournée d’automne « avec beaucoup de légèreté, comme un gosse qui porte le maillot de l’équipe de France pour la première fois », a-t-il expliqué dans la semaine, en conférence de presse.
Pour pallier les absences du talonneur Peato Mauvaka, des piliers Uini Atonio et Cyril Baille, de l’ouvreur Matthieu Jalibert ou du centre Yoram Moefana, tous cadres habituels du XV de France, le staff français a privilégié les hommes en forme à l’expérience internationale. Les troisième ligne Charles Ollivon et Gregory Alldritt – tous deux capitaines à plusieurs reprises depuis le début mandat de Fabien Galthié – en font notamment les frais, ne faisant ni l’un ni l’autre partie des 23.
Face aux redoutables avants sud-africains et au combat qui s’annonce, deux quasi-néophytes seront en première ligne. Le pilier gauche montpelliérain Baptiste Erdocio et son homologue clermontois Régis Montagne, à droite, ne comptent, chacun, que deux sélections. « Baptiste et Régis ont été révélés cet été [lors de la tournée] en Nouvelle-Zélande, à la fois sur le terrain et dans le groupe, ils sont performants et répondent à nos attentes », a mis en avant dans la semaine l’entraîneur des avants tricolores, Laurent Sempéré.
Ils seront épaulés par un pack renforcé, le puissant deuxième ligne lyonnais Mickaël Guillard basculant notamment en troisième ligne pour relever le défi physique des « Boks ». Car le défi est de taille, face à une équipe que les Bleus n’ont battue qu’une fois en quinze ans, à l’automne 2022, au Stade-Vélodrome de Marseille (30-26).










12 commentaires
Fabien Galthié a raison, ce match face à l’Afrique du Sud est crucial pour le classement mondial. Les Bleus auront fort à faire devant les champions en titre.
J’espère que cette équipe renouvelée saura tirer les leçons du dernier match.
Oui, mais avec des joueurs en méforme, la tâche sera plus ardue que prévu.
Les Springboks sont peut-être la meilleure équipe de l’histoire, mais les Bleus ont tout à gagner en les affrontant.
C’est un défi motivant pour la nouvelle génération.
Le passé nourrit les Bleus, mais le futur se construit maintenant. Bonne chance à eux!
La tournée d’automne sera un bon test pour évaluer les progrès de cette équipe avant la Coupe du monde 2027.
Avec un espace pour trois titres d’affilée, l’Afrique du Sud reste une référence.
Galthié parle d’une équipe la plus forte jamais rencontrée. On verra si cette déclaration se confirme samedi soir.
Une déclaration audacieuse, mais qui relève le défi pour les Bleus.
Avec neuf joueurs seulement de l’équipe de 2021, ce XV de France est un mélange de jeunes talents et de vétérans expérimentés.
Intéressant de voir comment cette dynamique se traduira sur le terrain.