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Alors que l’annonce du gouvernement de Sébastien Lecornu est attendue, le ministre de l’aménagement du territoire sortant, François Rebsamen, a annoncé, samedi 5 octobre, qu’il ne souhaite pas faire partie de la nouvelle équipe ministérielle. « J’ai informé le premier ministre Sébastien Lecornu de ma décision de ne pas faire partie de son gouvernement », a-t-il fait savoir dans son communiqué.
Le président de Dijon métropole explique sa décision par ses « convictions d’homme de gauche, progressiste » ainsi que par son « attachement à la justice fiscale et sociale, à la réduction des inégalités ». L’ancien ministre socialiste durant le mandat de François Hollande – et qui a rompu avec le PS en soutenant Emmanuel Macron en 2022 – apporte toutefois un « soutien exigeant » au futur gouvernement. « Je souhaite au nouveau gouvernement de réussir dans l’intérêt des Français qui ont besoin de stabilité », explique-t-il dans ce communiqué.
M. Rebsamen, 74 ans, avait rejoint le gouvernement en décembre dernier, lors de la nomination de François Bayrou, abandonnant à cette occasion son mandat de maire de Dijon Il faisait partie des ministres d’expérience dont M. Bayrou voulait s’entourer pour espérer durer, en vain. A la tête de son ministère, M. Rebsamen se prévaut d’avoir engagé deux réformes « très attendues », sur le statut de l’élu et sur la simplification de la gestion des collectivités, dont il espère « qu’elles seront poursuivies ».
Cette annonce intervient alors que Sébastien Lecornu doit annoncer son gouvernement d’ici sa déclaration de politique générale prévue mardi 7 octobre à l’Assemblée nationale. Membres du gouvernement démissionnaire avec notamment Bruno Retailleau à l’intérieur et Annie Genevard à l’agriculture, Les Républicains (LR) comptent eux maintenir le suspense sur leur présence, ou non, dans l’équipe de M. Lecornu.
Décision samedi soir pour Les Républicains
La porte-parole du parti, Agnès Evren, a fait savoir samedi matin que les dirigeants LR décideraient samedi soir s’ils souhaitent participer au gouvernement. « Le premier ministre avait fourni une feuille de route à Bruno Retailleau. Celle-ci ne nous convient pas, et donc nous nous reparlerons ce soir – députés, sénateurs, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez – pour déterminer notre participation ou non au gouvernement », a-t-elle expliqué sur Franceinfo.
Ainsi, le président du parti, M. Retailleau, avait notamment fustigé jeudi lors d’une visio avec les parlementaires le manque d’engagements de M. Lecornu sur l’immigration : « Il n’y a rien de rien », avait-il lancé, manifestement irrité de ne pas voir satisfaite sa demande de confier à Beauvau « toute la politique de visas », de revoir l’aide médicale d’Etat (AME) ou de rétablir le délit de séjour irrégulier.
7 commentaires
Rebsamen mise sur la cohérence politique, mais quitte un poste clé. Comment maintenir l’équilibre social sans son expertise ?
Une décision qui souligne les tensions persistantes entre gauche et majorité présidentielle. La stabilité promise sera-t-elle atteinte ?
La question est de savoir si ce geste symbolique aura un impact concret sur la politique du gouvernement.
Les convictions laissent place aux compromis dans une coalition aussi large.
François Rebsamen fait preuve d’intégrité en restant fidèle à ses convictions. Son soutien critique au gouvernement montre une approche constructive.
C’est beau, mais est-ce suffisant pour influer sur les politiques économiques et fiscales ?
Son expérience pourrait manquer à ce nouveau gouvernement, surtout en période d’incertitude économique.