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Il aura la lourde tâche de faire enfin franchir au XV de France féminin l’obstacle auquel il se heurte depuis des années. Deux mois après le triste épilogue de la Coupe du monde en Angleterre, achevée sur deux défaites de rang, contre l’Angleterre, en demi-finales (35-17), et la Nouvelle-Zélande, dans le match pour la troisième place (42-26), la Fédération française de rugby (FFR) a annoncé, mercredi 26 novembre, la nomination de François Ratier à la tête des Bleues. Soit le coach vainqueur des deux derniers championnats de France avec les Lionnes du Stade bordelais.
Agé de 53 ans, le nouvel entraîneur-sélectionneur – l’intitulé de son poste – vient remplacer le binôme Gaëlle Mignot et David Ortiz, qui n’a pas été reconduit après l’échec de l’été 2025. Dans un communiqué, la FFR précise l’avoir choisi « à l’issue d’un processus de recrutement clair et transparent », un appel à candidatures lancé à la fin d’octobre, suivi d’entretiens avec les postulants retenus visant à « engager un nouveau cycle de performance » en vue du Mondial 2029.
Ancien ailier d’Angoulême au cours des années 1990 – en deuxième division –, François Ratier a vu du pays au gré de son parcours d’entraîneur. Avant de rejoindre le Stade bordelais, il y a plus de deux ans, et de maintenir l’équipe déjà championne de France au sommet de l’Elite 1 (le championnat national), le technicien a fait ses gammes outre-Atlantique. Il a mené la sélection canadienne, qu’il a dirigée de 2013 à 2017, en finale de la Coupe du monde 2014, éliminant les Françaises au tour précédent. Investi dans les équipes de jeunes et masculines dans le pays d’Amérique du Nord, dont il possède la nationalité, il a ensuite dirigé les Arrows de Toronto, équipe de la Major League, la ligue nord-américaine masculine de rugby.
Combler l’écart avec les Red Roses anglaises
Ce parcours en fait un candidat idéal pour prendre en charge les Bleues. « Sa grande expérience du rugby féminin français et international associée à [sa] capacité à fédérer autour d’un projet ambitieux correspondent parfaitement aux exigences du XV de France féminin », a ainsi mis en avant Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, dans le communiqué de l’instance.
Le nouveau sélectionneur, qui entrera en fonction au début de janvier, aura pour mission de combler l’écart entre le rugby français et les intouchables Red Roses anglaises, sacrées championnes du monde à domicile à la fin de septembre. Et d’incarner l’équipe de France après l’essai bicéphale du duo Mignot-Ortiz, qui n’a pas tenu toutes ses promesses. « La nomination de François Ratier intervient à un moment fort pour le rugby féminin (…) : des records d’affluence dans les stades, des audiences historiques et une progression continue du nombre de licenciées, a fait valoir le président de la FFR, Florian Grill. Son arrivée s’inscrit pleinement dans cette dynamique. »
Si le rugby au féminin progresse en France, et se structure, l’équipe nationale a subi un coup d’arrêt au Mondial. Logiquement dominées en demi-finales par les Anglaises, les coéquipières de Manae Feleu, la capitaine, ne sont pas parvenues à terminer la compétition par une victoire et accéder au podium – à l’inverse des trois précédentes éditions. Dès le prochain Tournoi des six nations (du 11 avril au 17 mai), qui s’achèvera par la réception de l’Angleterre, François Ratier aura pour mission de tenter de ramener les Bleues sur le devant de la scène continentale.








6 commentaires
La FFR a-t-elle enfin trouvé le bon candidat, ou va-t-on assister à un quatrième échec consécutif ?
Seuls les faits parleront, mais la pression sera immense dès les premiers matchs.
François Ratier semble avoir le profil pour redonner de la dynamique à l’équipe. Espérons que son expérience paye.
Son passage à Bordeaux était prometteur, mais le niveau international est un autre défi.
Une nomination intéressante, mais les Bleues devront montrer rapidement des résultats pour éviter un nouveau découragement.
En effet, après deux échecs cuisants, il faut impérativement rebondir dès 2026.