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François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques, réagit aux polémiques sur la sécurité du Musée du Louvre, après le cambriolage perpétré dimanche 19 octobre.
A quelles contraintes est-on confronté quand il s’agit de protéger des vols un bâtiment classé aux monuments historiques ?
Le Louvre, comme le Musée Carnavalet ou le Grand Palais, sur lesquels j’ai travaillé, sont des grands bâtiments qui ne sont pas faits pour être des musées. Le fait qu’ils soient ouverts au public, qu’ils conservent des œuvres d’art à protéger, nous impose d’énormes contraintes. Le Louvre, c’est une grosse machine. Face à l’intrusion de malfaiteurs, on doit trouver des solutions, mais pas de manière précipitée. On ne va pas mettre des portes et des fenêtres blindées partout parce qu’il y a eu ce cambriolage.
Les cambrioleurs ont pu entrer avec une facilité spectaculaire, simplement en cassant une fenêtre. On s’étonne qu’il n’y ait pas eu de barreaux pour prévenir une telle intrusion. Est-ce le fait que le Louvre soit classé qui empêche ce type de protection ?
Non, si vous regardez bien, il y a d’ailleurs des barreaux aux fenêtres du rez-de-chaussée. Certes, il n’y en a pas au premier étage, niveau par lequel les cambrioleurs sont passés, mais avec leur matériel, ils auraient eu vite fait de les scier. Au Louvre, il y a 1 300 fenêtres, protégées par des verres de sécurité. Ce n’est pas un matériau blindé comme dans une banque. Cela a été pensé pour retarder les effractions et gagner du temps afin de permettre l’intervention de la police, pas pour empêcher les intrusions.
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15 commentaires
Je me demande comment les cambrioleurs ont pu entrer si facilement. Y avait-il vraiment une faille aussi évidente ?
La négligence semble avoir joué un rôle, mais les mesures de sécurité doivent être renforcées.
Si même le Louvre n’est pas à l’abri, quel musée peut l’être ? Les voleurs deviennent vraiment audacieux.
Exactement, et le public commence à s’inquiéter pour la sécurité des œuvres.
Un monument comme le Louvre ne doit pas être transformé en forteresse, mais les risques actuels méritent une attention particulière.
Oui, il faut sans doute trouver un juste milieu.
Français Chatillon a raison, c’est vrai qu’aller jusqu’à mettre des barreaux partout ruinerait l’aspect historique du bâtiment.
Mais entre l’histoire et la sécurité, la priorité devrait-elle toujours être donnée à la première ?
Ce cambriolage au Louvre soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité et préservation architecturale. Il faudra trouver des solutions discrètes mais efficaces.
Peut-être que des technologies plus modernes, comme des vitres blindées invisibles, pourraient être envisagées.
Tout à fait, l’esthétique des monuments historiques est un frein majeur à certaines mesures de sécurité.
Le cambriolage montre que même les mesures les plus basiques, comme des barreaux, n’étaient pas en place. C’est alarmant.
Cela suggère une insufficiency des protocoles de sécurité actuels.
Des solutions audacieuses existent, comme des systèmes d’alerte discrets ou des panneaux de verre blindé autonettoyants.
Pourquoi n’a-t-on pas envisagé cela plus tôt ?