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Que fait-on d’un corps qui survit à un viol ? Carolina Bianchi, autrice et metteuse en scène, pose une question vertigineuse autour de laquelle tournoie pendant trois heures quarante (avec entracte) un spectacle passionnant. The Brotherhood (« la fraternité ») entraîne le public dans une immersion d’une lucidité salvatrice en territoire patriarcal. Un processus articulé entre introspection, manifeste, performance et conférence. L’artiste brésilienne lézarde, en profondeur, le vernis artistique derrière lequel s’abritent les fraternités masculines.
Deux ans après avoir marqué le public français avec son fracassant A Noiva et o Boa Noite Cinderela, premier volet de la trilogie Cadela Força, l’artiste amplifie sa réflexion sur les violences sexuelles. En 2023, précédant d’une année la tenue, au tribunal d’Avignon, du procès de l’affaire Gisèle Pelicot (évoquée dans The Brotherhood), Carolina Bianchi révélait, sous les projecteurs du Festival d’Avignon, de quelle manière des hommes l’avaient droguée puis violée. Mais si le corps de la victime a survécu, qu’en est-il de son identité ou de son âme ?
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4 commentaires
Une approche radicale sur les violences sexuelles. Je me demande comment les spectateurs masculins perçoivent cette œuvre aussi dénonciatrice que cathartique.
Ce spectacle semble aborder des thèmes profonds et dérangeants. J’aimerais savoir comment Carolina Bianchi parvient à équilibrer performance artistique et témoignage brut.
Témoignage poignant, mais j’espère que la pièce ne sombre pas dans le misérabilisme. L’art a-t-il le pouvoir de guérir sans tomber dans la victimisation ?
Le Festival d’Automne continue de surprendre avec des œuvres engagées. Cette trilogie de Carolina Bianchi mérite-t-elle une attention particulière ?