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Eviter de détruire la nature pour sauver ce qui peut l’être, ou parier plutôt sur des technologies de réparation à grande échelle ? C’est, à peu près, en ces termes que cette question sera posée à Abou Dhabi, où se tient jusqu’au mercredi 15 octobre le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Entre autres choses, deux motions – chacune étant comme le miroir de l’autre – seront examinées par les membres de l’organisation (Etats, organisations non gouvernementales, etc.) : l’une propose de faire des biotechnologies un instrument de conservation des espèces sauvages, l’autre demande au contraire un moratoire sur les usages de ces nouvelles technologies dans les écosystèmes naturels.
Les nouvelles technologies d’édition du génome ouvrent, de fait, des horizons vertigineux. Les pollinisateurs s’écroulent à cause des pesticides ? Il suffit d’introduire, dans les papillons, les bourdons ou les osmies, des constructions génétiques susceptibles de se propager dans l’ensemble de ces populations (on parle de « forçage génétique », ou gene drive), leur conférant une tolérance aux toxiques présents dans l’environnement.
Les forêts boréales sont menacées par les ravageurs poussés vers le nord par le réchauffement ? Replantons des forêts d’essences modifiées génétiquement pour résister à cette pression. Une espèce invasive menace la faune endémique d’un archipel lointain ? On peut introduire une mutation délétère chez quelques individus de l’espèce ciblée pour qu’elle soit éradiquée en quelques générations.
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13 commentaires
Les biotechnologies pourraient-elles vraiment sauver les forêts boréales ou est-ce une solution trop risquée ?
Les forêts boréales nécessitent une approche prudente, le forçage génétique pourrait avoir des conséquences imprévisibles.
Intéressant de voir comment les pays et les ONG abordent ce sujet à Abou Dhabi. Le gene drive semble prometteur, mais est-ce vraiment la meilleure solution ?
Le gene drive pourrait être utile, mais il faut éviter les effets non désirés sur l’environnement.
La conservation de la nature ne doit pas dépendre uniquement de la technologie. Il faut aussi réduire nos impacts directs.
Absolument, la prévention reste la meilleure solution pour éviter les dégâts.
La discussion entre régulation et liberté technologique est essentielle. Comment trouver un équilibre pour préserver la nature sans freiner l’innovation ?
Un moratoire pourrait être temporaire, le temps d’évaluer les risques.
Les technologies de réparation pourraient-elles devenir une nouvelle norme dans la conservation des écosystèmes ?
Peut-être, mais cela nécessitera un cadre réglementaire strict pour éviter les abus.
La question de la régulation des biotechnologies est cruciale, surtout pour les écosystèmes fragiles. Les technologies de réparation pourraient-elles vraiment compenser les dégâts déjà causés ?
Il faudrait des études plus approfondies avant de créer des technologies à grande échelle.
Le débat est complexe. Les biotechnologies pourraient aider, mais à quel prix pour la biodiversité ?