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La lutte contre l’isolement, contre la solitude, sera-t-elle un des sujets majeurs de la prochaine élection municipale ? Rien ne le laisse penser. Ce sujet, pourtant, mériterait d’être placé tout en haut de l’agenda.

Dans les huit dernières années, le nombre de personnes âgées sans aucun lien social a augmenté de 150 % : 750 000 Français sont considérés comme en situation de « mort sociale ». 2,5 millions « se sentent seuls presque tous les jours ». Plus de 3 millions ne voient jamais leur famille ou n’en ont pas.

Cet isolement n’est pas sans conséquences. Une étude récente menée au Royaume-Uni montre que les personnes socialement isolées (vivant seules ou ayant très peu de contacts sociaux) présentent des modifications biologiques associées à une probabilité accrue de développer des maladies cardiaques, des AVC, un diabète de type 2, avec dès lors, un risque de décès prématuré. L’isolement social a aussi des effets sur le bien-être mental. Une étude menée en Espagne établit que près de 60 % des personnes âgées qui déclarent se sentir seules sont à risque de dépression, pour 20 % parmi celles qui ne se sentent pas seules.

La lutte contre l’isolement est donc un enjeu de santé publique, une manière de prévenir les maladies tant physiques que psychiques, avec les coûts qui leur sont associés.

Intensification des connexions

Or, ce n’est pas à l’échelle de l’Etat que l’on peut lutter le plus efficacement contre l’isolement, mais beaucoup plus à l’échelle locale. Les municipalités devraient donc être en première ligne sur cette question sensible, en y consacrant plus de moyens, mais surtout, en innovant. Les travaux que nous menons dans le cadre du projet européen Sonya, qui vise notamment à améliorer les services de soins aux personnes âgées en milieu rural en renforçant les organisations de l’économie sociale et solidaire, montrent à quel point la question de l’organisation est centrale.

Rendre régulièrement visite à toutes les personnes isolées sera toujours hors de portée budgétaire. C’est aussi nier le fait que ces personnes souhaitent être insérées, en relation, partager des activités avec d’autres. La question de la réciprocité est centrale. Y compris lorsqu’ils sont diminués, les gens âgés veulent se sentir utiles et appréciés.

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