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Depuis des années, nous nous sommes habitués à vivre l’impensable. Cela a commencé en 2001, avec la destruction des tours du World Trade Center, à New York. Depuis lors, la diversité, le rythme, l’intensité et la proximité de ces événements « impensables » n’ont cessé d’augmenter dans différents domaines.
Ni la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) votée en 2016, ni la première élection de Donald Trump quelques mois plus tard n’avaient été vraiment anticipées. Pas plus que n’avait été imaginé que l’on puisse à nouveau, en France, tuer des enfants parce que juifs (2012), mourir pour avoir dessiné des caricatures, assisté à un concert, pris un verre en terrasse (2015) ou enseigné l’histoire (2020 et 2023). Pas plus que n’avait été prise au sérieux l’éventualité d’une pandémie comme celle du Covid-19.
Qui aurait cru, d’autre part, avant l’agression russe contre l’Ukraine (2022) et en dépit des avertissements de Vladimir Poutine, qu’une guerre menaçant l’UE était possible ? Qui avait prédit, avant la deuxième élection de Donald Trump, que les Etats-Unis pouvaient virer en quelques mois en pays autoritaire acharné à faire imploser l’Europe et à deux doigts de rompre l’Alliance atlantique ?
L’année 2025 tire à sa fin avec, dans le sillage du retour de M. Trump, son cortège d’événements internationaux hallucinants, dont la publication du document « stratégique » américain saluant la progression de l’extrême droite en Europe n’est que le dernier en date.
Jamais la nécessité d’envisager l’inimaginable n’a été aussi urgente. Jamais, en tout cas, depuis les années de guerre froide, où « penser l’impensable » (Unthinking the Unthinkable, le titre d’un best-seller américain de 1989, non traduit) renvoyait à l’impératif d’envisager les scénarios d’un conflit nucléaire. Aujourd’hui, le champ des « impensables » semble illimité, incluant l’emprise de l’intelligence artificielle dont Nat Soares, chercheur passé par Microsoft et Google, nous prédit qu’elle a « de très fortes chances » de « détruire l’humanité pour de bon ».
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7 commentaires
L’article souligne une tendance inquiétante : l’augmentation des événements imprévus. Cela rappelle l’importance de se préparer aux scénarios les moins probables.
Absolument, surtout dans des secteurs comme le minier, où les risques géopolitiques et climatiques peuvent tout bouleverser.
Mais est-ce que cela signifie qu’on devrait tout anticiper, même l’irrationnel ?
Le monde semble effectivement basculer vers une ère où l’impensable devient banal. Les secteurs des matières premières ne font pas exception.
Les prix des métaux et du pétrole fluctuent déjà de manière imprévisible, comme on le voit actuellement.
Les crises successives montrent à quel point les prévisions économiques sont parfois obsolètes dès qu’elles sont faites.
C’est particulièrement vrai pour les secteurs dépendants de chaînes d’approvisionnement mondialisées.