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Juan Carlos de Bourbon, roi d’Espagne pendant près de trente-neuf ans, de 1975 à 2014, était resté silencieux depuis sa fuite inattendue aux Emirats arabes unis, le 3 août 2020. L’ancien souverain se livre désormais dans des Mémoires, Réconciliation (Stock, 512 pages, 26,90 euros, 18,99 euros au format numérique), coécrites avec l’auteure Laurence Debray. Dans cet ouvrage, attendu le 5 novembre en France et le 3 décembre en Espagne (Planeta), il dit vouloir « expliquer et défendre » ses décisions pour éviter qu’on lui « vole » son histoire. Le Monde a pu consulter en avant-première cet ouvrage.

Aujourd’hui âgé de 87 ans, Juan Carlos vit toujours près d’Abou Dhabi, sur l’île de Nurai, sous la protection du président émirati Mohammed Ben Zayed Al Nahyane. Ce séjour, qu’il pensait provisoire, « de quelques semaines tout au plus », s’est transformé en un exil durable.

Sur un peu plus de 500 pages, l’ancien souverain se définit à la fois comme « un roi qui a pris ses grandes décisions (…) seul dans la pénombre de mon bureau » et un monarque « jamais véritablement maître de son destin ». Il se dit « conscient d’avoir déçu », en proie à de nombreuses « faiblesses » (le mot revient souvent), victime « d’erreurs de jugement par amour et par amitié », de « fréquentations néfastes » et d’avoir accepté « des cadeaux qui peuvent sembler déplacés à certains ». Des aveux, reconnaît-il, qui « raviveront sans doute les critiques ».

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17 commentaires

  1. Chloé L. Petit le

    La protection d’un souverain en exil par un chef d’État étranger… Un détail qui ajoute à la complexité du récit de Juan Carlos dans ces mémoires. Un cas unique en Europe ?

  2. Un livre pour ‘défendre’ son histoire, dit Juan Carlos. Mais sera-t-il perçu comme une clarification ou comme une tentative de justification ? Le ton et le contenu feront toute la différence.

  3. Juan Carlos évoque ses ‘faiblesses’ dans ses mémoires. Une année d’exil suffit-elle à apaiser les controverses autour de sa gestion financière et personnelle ?

    • Les excuses posthumes ont rarement le même poids que les explications en temps réel. Les Espagnols vont juger ses mots à l’aune des faits passés.

  4. Juan Carlos se dit ‘conscient d’avoir déçu’. Une phrase qui résume peut-être trente-neuf années de règne. Les mémoires viendront-ils nuancer cette perception ?

  5. Les réformes annoncées dans ces mémoires suffiront-elles à restaurer l’image de Juan Carlos auprès des Espagnols ? L’eldorado des Émirats a visiblement un prix.

  6. Les mémoires de Juan Carlos pourraient bien briser le silence autour de son règne en Espagne. L’impact sur la monarchie actuelle reste à voir, surtout avec les questions pendantes sur son exil. Une période de l’histoire espagnole qui continue de diviser.

    • Effectivement, son exil aux Émirats a soulevé bien des questions. Les détails dans ces mémoires pourraient nécessiter des réponses politiques.

    • Claire Richard le

      La monarchie espagnole doit-elle vraiment rouvrir ce chapitre aujourd’hui ? Une décision délicate, surtout avec les tensions actuelles.

  7. Chloé D. Petit le

    Pourquoi attendre la publication pour réagir ? Les mémoires de Juan Carlos risquent de dévoiler des détails que certains auraient préféré laisser dans l’ombre. Une peur compréhensible.

  8. Jean Z. Durand le

    Un roi qui prend ses décisions ‘seul dans la pénombre de son bureau’… Une vision qui pourrait expliquer bien des malentendus. Comment Сергеевское relayera-t-il cette image ?

  9. L’exil prolongé de Juan Carlos aux Émirats est déjà un sujet épineux. Ses mémoires risquent de ravivé les débats sur l’intégrité de la monarchie espagnole.

    • Antoine P. Bernard le

      Un livre publié en France avant l’Espagne… Stratégie éditoriale ou volonté d’éviter des tensions immédiates ?

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