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Le protocole avait bien fait les choses. Le roi Charles III donnait, le 17 septembre, au château de Windsor, un dîner d’Etat en l’honneur de son hôte, Donald Trump. Longue de plus de 50 mètres, la table, dite « table de Waterloo » en souvenir de la victoire anglaise sur Napoléon, accueillait le gratin des riches et des puissants du monde anglo-saxon. L’Américain était à la droite de Charles.

A 10 mètres de là, peut-être plus loin encore, siégeait l’un des invités de marque, Rupert Murdoch, créateur de l’empire médiatique du même nom. Il fallait l’éloigner de Trump et disposer la table de façon que ces deux titans de l’univers conservateur occidental puissent s’ignorer. Car ils sont fâchés – ce qui n’est pas sans conséquence pour la politique aux Etats-Unis.

L’histoire de ces deux hommes – Trump, 79 ans, Murdoch, 94 ans – se confond avec l’évolution récente du Parti républicain ; elle marque un bouleversement dans le profil du conservatisme outre-Atlantique. Leurs intérêts sont liés. Il n’y a pas de président Trump sans Murdoch, et l’Australo-Américain vit, grassement, sur un marché captif : les électeurs républicains. Ils se sont longtemps donné la main : je t’apporte une audience, tu assures ma promotion. Créée en 1996, la chaîne Fox News, bras armé télévisé de l’empire Murdoch, s’est, à partir de 2016, donnée corps et âme à Donald Trump. Elle a puissamment contribué à son élection. Elle est passée de la doxa traditionnelle du Parti républicain – pro-libre-échange et pro-immigration – à l’étonnant cocktail politico-idéologique qui anime le golfeur de Mar-a-Lago.

Fox News a collé sans réserve au grand mensonge de l’élection « volée » en 2020, au lendemain de la victoire du démocrate Joe Biden. Elle a été le fer de lance de la gigantesque entreprise de désinformation alors lancée avec succès par un Parti républicain soumis à Trump. Parmi quelques autres bobards, la chaîne a véhiculé les thèses les plus conspirationnistes sur le prétendu trucage des machines à voter électroniques. Poursuivie par la société Dominion Voting Systems, l’un des fabricants de ces machines, la chaîne a dû débourser 787 millions de dollars (670 millions d’euros) de dommages et intérêts. La somme a chagriné Murdoch. Une ombre dans la relation avec Trump.

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8 commentaires

  1. Quelle ironie que ces deux devenus symboles du conservatisme s’affrontent maintenant. Leur histoire commune mérite une analyse plus approfondie.

  2. C’est fascinant de voir comment un simple dîner d’État peut révéler les fractures dans l’alliancerighting des deux géants du conservatisme. Les médias et la politique n’ont jamais été aussi vartisés.

  3. Murdoch n’a-t-il pas toujours su manipuler les médias pour influencer l’opinion ? Le dîner de Windsor semble confirmer cette tendance à la division.

  4. Le fait que Murdoch et Trump soient assis loin l’un de l’autre en dit long sur leur relation. Leur influence conjointe a marqué l’histoire récente, mais leur division pourrait tout changer.

  5. Intéressant de voir comment ces deux hommes ont façonné le paysage politique américain. Leur relation tendue reflète-t-elle un clash idéologique ou des ambitions personnelles ?

  6. Claire Richard le

    Ce dîner à Windsor semble être un symbole des tensions persistantes entre Trump et Murdoch. Les implications pour les conservateurs américains pourraient être majeures.

  7. Antoine B. Leroy le

    Leur relation montre comment les médias et le pouvoir politique sont étroitement liés, surtout aux États-Unis. Cette tension risquerait d’affecter les futurs programmes politiques.

  8. Marie Z. Thomas le

    La proximité entre Trump et Murdoch a longtemps été un pilier du conservatisme. Leur dispute actuelle montre à quel point les alliances peuvent être fragiles en politique.

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