Listen to the article
Une fois encore, il a assisté à l’audience. Comme à chaque fois, Hüseyin a pris sa voiture pour faire les deux bonnes heures de trajet qui séparent son domicile du centre pénitentiaire de Silivri, en lointaine banlieue d’Istanbul. Et, comme à chaque fois, ce quinquagénaire aux yeux bouffis de fatigue, qui préfère rester anonyme, a réussi à se glisser dans les travées du tribunal pour voir arriver Ekrem Imamoglu sous les acclamations de la foule, toujours aussi dense. En chœur avec les autres, il a scandé à tue-tête devant les juges, auditionnant pour la énième fois le maire de la mégapole du Bosphore : « Président Imamoglu ! »
Voilà plus de six mois que le rival le plus dangereux du président, Recep Tayyip Erdogan, a été incarcéré. Six mois qu’il a été désigné par sa formation, le principal parti de l’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), candidat à la présidence du pays et qu’il croule sous les procédures. Une dizaine de procès auraient été engagés contre lui, personne ne sait très bien. Même ses avocats et soutiens les plus fervents, comme Hüseyin, ont du mal à tenir un décompte précis.
Il vous reste 87.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








11 commentaires
Comment réagissent les partenaires commerciaux et alliés internationaux face à cette situation ?
Peu de réactions fortes pour l’instant, malgré les risques économiques.
Ce qui m’inquiète, c’est l’effet de contagion dans d’autres pays où les dirigeants seraient tentés de suivre cette voie.
Déjà des signes en Hongrie et ailleurs.
Difficile de croire qu’on en est rendu là après tant d’années de pouvoir. L’opposition turque fait preuve d’une grande résistance.
Pourtant, cette persécution systématique finit par lasser. Les Turcs ont-ils encore la force de se battre ?
Un pays qui était pourtant une référence pour l’Occident. La dérive autoritaire est frappante.
Le tournant s’est produit il y a longtemps, mais c’est peut-être l’heure du bilan.
Cet article montre une fois de plus la situation complexe de la Turquie sous Erdogan. Les poursuites contre des figures de l’opposition comme Imamoglu soulèvent des questions sur l’état du droit.
Les élections approchent, peut-être une explication à cette escalade.
C’est vrai, la justice semble instrumentalisée dans ce pays.