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Les forces de sécurité syriennes ont tué deux personnes, dimanche 28 décembre, en dispersant une manifestation alaouite dans la ville côtière de Lattaquié, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une organisation non gouvernementale (ONG) disposant d’un vaste réseau de sources dans le pays. Un hôpital de la zone a reçu deux corps, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source médicale.
Les autorités n’ont pas confirmé avoir ouvert le feu sur des manifestants, mais elles ont dit avoir « maîtrisé la situation » et accusé des partisans de l’ancien président Bachar Al-Assad d’avoir attaqué les forces de sécurité.
Des milliers de Syriens alaouites ont participé, dimanche, à des manifestations dans plusieurs villes pour réclamer la fin des violences à la suite de l’attaque meurtrière d’une mosquée de cette communauté musulmane minoritaire dans le pays.
Un rassemblement s’est tenu dans le quartier Wadi Al-Dahab, à Homs, où l’attentat a eu lieu vendredi pendant la prière, faisant huit morts. Saraya Ansar Al-Sounna, un groupuscule extrémiste sunnite peu connu, a revendiqué l’attentat de vendredi sur Telegram, jurant de poursuivre les attaques ciblant « les infidèles et les apostats ».
La communauté alaouite (une branche de l’islam chiite), dont est issu le président déchu Bachar Al-Assad, est la cible d’attaques depuis qu’une coalition islamiste a pris le pouvoir à Damas, à la fin de 2024.
Des incidents à Homs et Lattaquié
Les manifestations ont été marquées par des incidents avec des partisans du pouvoir à Homs et dans la ville côtière de Lattaquié, a constaté un correspondant de l’AFP, qui a entendu des coups de feu. Plus tôt dans la journée, l’OSDH avait déjà fait état de plusieurs blessés.
Samedi, le dignitaire Ghazal Ghazal, président du Conseil islamique alaouite en Syrie et à l’étranger, avait appelé à « montrer au monde que la communauté alaouite ne pouvait pas être humiliée ou marginalisée ». « Nous ne voulons pas d’une guerre civile, nous voulons un fédéralisme politique. Nous ne voulons pas de votre terrorisme. Nous voulons décider de notre propre destin », avait-il commenté dans un message vidéo publié sur Facebook.
Son visage s’affichait dimanche sur des photos brandies par la foule, qui a entonné des chants appelant à davantage d’autonomie.
En mars, des massacres sur le littoral avaient fait plus de 1 700 morts, essentiellement des alaouites, après des affrontements entre forces de sécurité et partisans de Bachar Al-Assad, selon l’OSDH. Une commission nationale d’enquête avait recensé au moins 1 426 morts, pour la plupart des civils.
Des milliers de personnes avaient déjà défilé à la fin de novembre dans plusieurs villes de la côte syrienne pour dénoncer des violences contre les alaouites, fortement implantés dans cette région.










20 commentaires
Ces manifestants ne demandent que justice. Pourquoi les tuer au lieu de les écouter ?
C’est une question que beaucoup se posent, mais le régime syrien semble privilégier la force.
L’attentat contre la mosquée alaouite est un acte horrible. Qui sont ces extrémistes ?
Saraya Ansar Al-Sounna est un groupe obscur, mais sa claim montre une radicalisation inquiétante.
Huit morts dans une mosquée et maintenant deux manifestants tués. La violence ne mène nulle part.
La spirale de la vengeance est dangereuse, surtout dans un contexte aussi polarisé.
La situation en Syrie reste préoccupante. Les tensions communautaires semblent s’intensifier, avec des conséquences tragiques.
En effet, les attaques ciblées contre les minorités révèlent des divisions profondes.
Ces événements risquent de raviver le conflit. Les parties prenantes internationales doivent agir.
Malheureusement, peu de pays s’impliquent sérieusement pour résoudre cette crise.
Ces manifestations montrent une colère grandissante. Pourquoi les autorités ne répondent-elles pas aux demandes de dialogue ?
Le régime syrien a souvent tendance à réprimer plutôt qu’à négocier, ce qui aggrave les tensions.
Lattaquié est une ville stratégique. Ces tensions pourraient-elles dégénérer en conflit plus large ?
Tout est possible, d’autant que les extrémistes menacent de continuer leurs attaques.
La violence semble devenir un cycle sans fin. Comment en sortir ?
Seul un processus de paix inclusif pourrait calmer les esprits, mais il manque de volonté politique.
Les autorités syriennes nient habituellement ces violences. Pourquoi ne pas assumer leur responsabilité ?
Admettre des erreurs ou des excès serait reconnaître une faille dans leur légitimité.
Les manifestations alaouites étaient pacifiques, pourtant les forces de sécurité ont tiré. Pourquoi cette réponse disproportionnée ?
La Syrie est un pays où la répression est souvent la première réponse à toute contestation.