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La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SRG SSR), le groupe d’audiovisuel public qui gère des chaînes dans les quatre langues du pays, notamment la Radio-Télévision suisse (RTS) en français, a annoncé lundi 24 novembre dans un communiqué qu’elle « s’apprêt[ait] à supprimer 900 équivalents temps plein » d’ici 2029 « pour réaliser son objectif d’économie fixé à 270 millions de francs » suisses (environ 290 millions d’euros).
Ces économies sont, selon la SRG SSR, destinées à faire face à des « défis majeurs » tels que « la décision du Conseil fédéral de réduire progressivement la redevance média » ou le fait que « le public se tourne de plus en plus vers le numérique », entraînant « un profond bouleversement pour les médias, en Suisse comme à l’étranger ».
« Les décisions politiques et le contexte dans lequel évolue notre entreprise ne nous laissent pas d’autre choix. La [SRG SSR] procédera de manière aussi responsable et socialement acceptable que possible », a relevé la directrice Susanne Wille, citée dans le communiqué.
Un secteur audiovisuel sous pression
En juin 2024, le gouvernement avait décidé d’abaisser la redevance en deux temps pour la ramener à 300 francs suisses (322 euros) d’ici 2029, estimant que la SRG SSR disposait de moyens suffisants. Elle s’élève actuellement à 335 francs (360 euros).
En mars, la population suisse doit à nouveau se prononcer sur un projet demandant de réduire encore la redevance à 200 francs (215 euros) alors que le sujet fait régulièrement polémique. En 2018, un texte qui visait purement et simplement à supprimer le financement de l’audiovisuel public avait été rejeté par près de 72 % des votants.
La SRG SSR est la plus grande entreprise de médias audiovisuels de Suisse, avec 7 130 employés et un chiffre d’affaires annuel de 1,56 milliard de francs. Le groupe compte 17 stations de radio et sept chaînes de télévision ainsi que plusieurs sites Web.










20 commentaires
La baisse de la redevance a accéléré ce mouvement. La numérisation des médias est peut-être inévitable, mais à quel prix ?
Le prix est lourd à porter pour les employés, mais aussi pour la qualité des contenus proposés.
La suppression de 900 postes dans la radio-télévision suisse est une décision difficile mais nécessaire face aux défis du numérique. Un juste équilibre entre économies et qualité de service doit être trouvé.
Le secteur audiovisuel doit s’adapter, mais la formation des employés devrais-elle être soutenue avant toute suppression ?
Certes, mais comment garantir la diversité culturelle dans les médias avec de telles réductions ?
La décision politique de réduire la redevance entraîne des conséquences durables. Comment financer l’audiovisuel public demain ?
Cette question dépasse le cadre suisse et concerne tous les médias publics européens.
Les médias publics sont en crise partout en Europe. Cette annonce montre que la Suisse n’y échappe pas.
Effectivement, le public doit se préparer à des bouleversements dans le paysage audiovisuel.
La SRG SSR assume un rôle crucial dans la cohésion nationale. Comment maintenir ce rôle avec moins de personnel ?
La question est légitime. Une médiatisation de qualité passe par des ressources adéquates.
La secrétaire générale parle de responsabilités sociales. On verra dans les faits si ces promesses sont tenues.
L’accompagnement des employés vers de nouveaux métiers serait un vrai signe de responsabilité.
Les engagements sont faciles à faire, mais les suivis le sont moins.
La numérisation est une tendance mondiale, mais chacun devrait trouver un équilibre entre innovation et préservation des emplois.
Hélas, les investisseurs privilégient souvent les gains à court terme au détriment de la stabilité emploi.
Les défis des médias publics sont multiples. Les suppressions d’emplois risquent de limiter leur capacité à innover.
Innover avec des ressources limitées est un défi de taille.
270 millions de francs d’économies, c’est un objectif ambitieux. Espérons que ces coupes ne nuiront pas à l’indépendance éditoriale.
L’indépendance éditoriale est déjà sous pression. Ces suppressions ne feront qu’aggraver la situation.