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C’est au cœur du parc centenaire de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) qu’est installé le centre hospitalier du Rouvray. Au deuxième étage de l’élégant bâtiment du XIXᵉ siècle, dans un long couloir aux murs jaune pâle, Psy’surdités a ouvert ses portes en 2023. « C’est une structure de soins psychiatriques destinée aux patients sourds ou malentendants », explique Laure Abraham, 49 ans, cadre de la fonction publique hospitalière, à l’origine de ce dispositif créé avec Julie Rendu, médecin psychiatre. « Ce public connaît de grandes difficultés d’accessibilité aux soins médicaux, en particulier dans le domaine de la santé mentale », poursuit-elle. Lorsqu’elle découvre l’existence de dispositifs d’accompagnement en santé mentale pour les personnes sourdes, déjà implantés dans des centres hospitaliers à Paris (d’abord à la Pitié-Salpêtrière, dès 1995, puis à Sainte-Anne), mais aussi à Poitiers, Toulouse, Marseille, Lyon et en Corse, elle décide de s’en inspirer et cofonde Psy’surdités, la première unité de ce type dans le quart nord-ouest de la France.

Sa propre situation médicale, celle d’une femme réduite au silence, motive son initiative. Atteinte de dysphonie spasmodique, un trouble neurologique rare qui perturbe le contrôle de ses cordes vocales depuis dix ans, Laure Abraham a, une fois intégré le choc initial de l’apparition de cette maladie, décidé d’apprendre à travailler sans voix. Aujourd’hui, pour communiquer avec ses équipes, elle lance depuis son ordinateur une synthèse vocale ou s’exprime en langue des signes française (LSF). Ses collègues l’utilisent eux aussi, qu’ils soient entendants ou sourds.

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17 commentaires

  1. La dysphonie spasmodique doit être mieux connue du grand public. La sensibilisation est un premier pas vers une meilleure prise en charge.

  2. Un bel exemple de résilience et de détermination. Laure Abraham montre que même face à l’adversité, on peut créer du changement.

  3. Camille Durand le

    J’espère que Psy’surdités servira de modèle pour d’autres initiatives similaires. Il est temps de briser les barrières dans l’accès aux soins.

  4. Antoine Moreau le

    C’est une initiativeceramérée y importante pour l’accès aux soins des personnes sourdes ou malentendantes. Je me demande comment d’autres régions pourraient s’inspirer de ce modèle.

    • Camille Q. Robert le

      La Seine-Maritime montre encore une fois son engagement pour l’innovation hospitalière. Espérons que cela encouragera d’autres structures à suivre.

    • Un projet comme celui-ci devrait effectivement être replicé ailleurs. La santé mentale est un enjeu crucial, et l’accessibilité pour tous est essentielle.

  5. Quel dommage que ces initiatives ne voient le jour que dans quelques hôpitaux. Il est temps que la France se mobilise pour généraliser ces dispositifs.

    • Jean G. Durand le

      Une fois de plus, la santé publique et l’équité d’accès aux soins n’ont pas la priorité dans les politiques publiques.

  6. Claire Richard le

    Je suis sceptique quant à la viabilité de telles structures dans d’autres villes, surtout avec les contraintes budgétaires actuelles des hôpitaux. Qu’en pensez-vous ?

    • C’est un défi réel, mais l’investissement initial pourrait être compensé par les bénéfices à long terme, tant humains qu’économiques.

  7. Laures Abraham a fait preuve d’un courage remarquable en transformant sa propre expérience en un projet utile pour les autres. C’est une source d’inspiration.

    • Tout à fait d’accord. Son histoire montre à quel point nos défis personnels peuvent devenir une force motrice pour le bien commun.

  8. Un article comme celui-ci souligne la nécessité de mieux former les professionnels de santé aux besoins spécifiques des patients sourds. La prise de conscience est lente mais essentielle.

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