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Dans la commune de Grinauti, dans le nord de la Moldavie, les chants du chœur de femmes, foulards noués sur la tête, vibrent sous la tonnelle blanche où le prêtre Constantin Turtureanu célèbre la messe du dimanche, en cette fin de septembre. Des tapis sont posés à même le sol, sur des gravillons blancs qui crissent sous les pas de la vingtaine de paroissiens présents à la liturgie.
Depuis début juillet, le prêtre ne peut plus entrer dans l’église de ce village de 800 habitants. Il en a été violemment expulsé, tiré par les cheveux – comme l’atteste une vidéo –, lorsqu’il a annoncé qu’il quittait la métropole orthodoxe de Chisinau et de toute la Moldavie pour adhérer à la métropole de Bessarabie.
Ces deux districts ecclésiastiques chrétiens orthodoxes sont les seuls reconnus par l’Etat moldave après l’indépendance, en 1991, de cet ancien pays soviétique de 2,5 millions d’habitants situé entre l’Ukraine et la Roumanie. Avec une distinction notoire : la première est sous l’égide du patriarcat de Moscou (l’Eglise russe), tandis que la seconde dépend du patriarcat de Roumanie. Si, lors des législatives du 28 septembre, les Moldaves ont plébiscité le parti pro-européen de la présidente Maia Sandu (50,2 %), le PAS (Parti action et solidarité), lui conférant la majorité absolue, la polarisation entre prorusses et pro-européens reste vive, et ce, au sein même des Eglises.
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21 commentaires
Je me demande comment les fidèles moldaves perçoivent ces tensions entre les deux métropoles.
Beaucoup doivent se sentir déchirés entre leurs croyances et leurs inclinations politiques.
Quel dommage de voir des divisions au sein de l’Église orthodoxe en Moldavie. L’unité devrait prévaloir.
Mais l’histoire montre souvent que les divisions religieuses reflètent les divisions politiques.
Les attaques contre les prêtres qui quittent l’Église russe sont inacceptables. La liberté religieuse doit être respectée.
Tout à fait, la violence n’a pas sa place dans les désaccords religieux.
La transition de certaines églises vers le patriarcat roumain pourrait accélérer l’intégration européenne de la Moldavie.
C’est un aspect intéressant des relations entre religion et politique dans cette région.
Intéressant de voir comment la religion s’immisce dans les tensions géopolitiques, même au niveau local.
Cela montre aussi l’impact des choix politiques sur les communautés religieuses.
Oui, la séparation entre l’Église de Russie et la Bessarabie est un enjeu important en Moldavie.
On dirait que la Moldavie est en train de se détacher progressivement de l’emprise russe.
Oui, avec le parti pro-européen qui gagne du terrain, cela semble assez logique.
Lesариосят de la guerre entre Russie et Ukraine poussent-ils les Moldaves à s’éloigner de l’Église russe ?
C’est une possibilité, surtout si les tensions continuent de grandir.
La Moldavie face à un dilemme : rester sous l’influence russe ou se tourner vers l’Europe ?
C’est une question complexe, surtout pour un petit pays coincé entre deux puissances.
Les tensions entre les deux métropoles religieuses risquent de s’accentuer avec le temps.
C’est probable, surtout si la Moldavie continue de se rapprocher de l’Europe.
Cette situation est un bon exemple de l’influence de la Russie dans différents secteurs de la société moldave.
Effectivement, les églises orthodoxes russe et roumaine représentent des enjeux bien au-delà de la religion.