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A chaque défaite, Roei Shalev, 30 ans, commençait par pester avant d’encourager ses coéquipiers de la Nova Survivor Basketball Team, l’équipe de basket des survivants du festival Tribe of Nova. Le jeune homme avait créé cette formation en septembre 2024 pour lutter contre le traumatisme des rescapés de ce massacre du 7 octobre 2023 où plus de 370 personnes – dont Mapal Adam, sa compagne, et Hili Solomon, son meilleur ami – ont été tuées par le Hamas. Il portait un maillot floqué du numéro 8. Mais ces efforts n’auront pas suffi. Le 10 octobre, dans un message posté sur Instagram, ce pilier de la communauté a brièvement partagé son désespoir : « Je veux que cette souffrance s’arrête. Je suis vivant mais à l’intérieur de moi, tout est mort. » Quelques heures plus tard, Roei Shalev s’est suicidé dans sa voiture, ravagée par un incendie, au nord de Tel-Aviv.
Avant de parler de son fils décédé, Ronen Shalev plante ses deux mains sur ses genoux, comme s’il craignait de vaciller. Ce 7 novembre, le père de famille de 58 ans, dont l’épouse, Rafaela, s’était elle aussi donné la mort dans un véhicule en flammes deux semaines après le 7-Octobre, à cause du choc, fume des cigarettes, le regard dans le vague, devant sa maison de Nitzanei Oz, dans le centre d’Israël. Dans son jardin, un autel recouvert de fleurs fanées a été érigé en hommage à son aîné.
Après la tragédie du 7-Octobre, au cours de laquelle il a été blessé par balles, Roei Shalev a fait partie de cette poignée de survivants qui ont entrepris une longue tournée mondiale pour raconter l’attaque terroriste. Devenu une « inspiration », raconte son père, le trentenaire a passé plusieurs mois aux Etats-Unis avant d’être rattrapé par un syndrome de stress post-traumatique. L’année précédant sa mort, cet ancien gérant d’un café de Ramat Ha-Sharon pouvait ne plus trouver le sommeil pendant plusieurs nuits d’affilée et luttait pour sortir de chez lui. A court de solution, son père tentait de l’aider en le prenant longuement dans ses bras. « Le gouvernement a payé des logements pour les déplacés de la guerre et offre toujours un solide soutien psychologique aux soldats dans l’armée, tandis que les survivants du Nova Festival ont vite été livrés à eux-mêmes, détaille Ronen Shalev, de la colère dans la voix. Ils n’ont plus aucun soutien. »
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21 commentaires
C’est une histoire profondément triste qui montre les séquelles invisibles des traumatismes collectifs. Les survivants ont besoin de plus de soutien psychologique.
Le basketball était peut-être pour lui une thérapie, mais ça n’a pas suffi.
Très vrai, mais combien de pays et de communautés sont capables d’offrir ce soutien à grande échelle ?
Ce drame montre à quel point le Hamas a dévasté des vies au-delà des chiffres officiels.
Pourtant, certains se demandent encore si cette violence est justifiée…
Créer une équipe de basket pour surmonter le traumatisme était une belle initiative. Mais pourquoi n’a-t-il pas pu être sauvé ?
Les blessures psychologiques peuvent être aussi mortelles que les blessures physiques.
Ce festival devait être un moment de joie, et il s’est transformé en cauchemar. La résilience a ses limites.
Personne ne devrait avoir à porter un tel poids émotionnel.
Encore une vie brisée par le terrorisme. Comment peut-on survivre à une telle horreur ?
La réponse est dans le texte : difficilement, voire impossible pour certains.
Voici une histoire qui devrait tous nous faire réfléchir sur l’importance de la santé mentale post-traumatique.
Mais combien de temps faut-il pour qu’on agisse concrètement ?
Les survivants ont besoin non seulement de thérapie, mais aussi de solidarité et de compréhension.
Mais être compris ne ramène pas les disparus.
Quelle tragédie. Son message sur Instagram était un cri d’alarme que personne n’a pu entendre.
Peut-être qu’il n’y avait simplement plus d’espoir pour lui.
Le suicide de Roei est un terrible rappel que l’aide psychologique doit être une priorité après de tels événements.
Surtout quand les survivants voient ceux qu’ils aiment mourir sous leurs yeux.
Les traumatismes de guerre ne disparaissent pas avec le temps. Le monde doit faire plus pour aider ces victimes.
Absolument, mais les solutions concrètes manquent souvent.