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Dix-neuf brebis ont été tuées et cinq autres ont dû être euthanasiées après une probable attaque de loup en Haute-Marne dans la nuit de mercredi 24 à jeudi 25 décembre, faisant monter la colère des éleveurs locaux. Ce serait la plus importante prédation imputée au loup en 2025 en Haute-Marne, un département où le nombre de ces attaques a fortement augmenté cette année.
Gabriel Binon, 32 ans, parle d’un « massacre » : cet éleveur de brebis destinées à l’écopâturage a perdu la quasi-totalité d’un de ses troupeaux qui paissait à Sarrey, près de Chaumont, la veille de Noël, a-t-il expliqué vendredi 26 décembre à l’Agence France-Presse (AFP). Un loup est aperçu sur des images de vidéosurveillance du champ la nuit de l’attaque, que l’éleveur a publiées sur son compte Facebook. L’Office français de la biodiversité (OFB) s’est rendu jeudi sur place pour faire des prélèvements de poils et « regarder la taille des crocs pour voir s’il y a un ou plusieurs individus », a précisé M. Binon.
A ce jour, 191 attaques d’ovins ayant affecté plus de 800 bêtes ont été attribuées au loup depuis le début de l’année en Haute-Marne, contre seulement dix attaques en 2024, selon la préfecture du département interrogée vendredi par l’AFP.
Le nombre de loups stable
« On va répondre très prochainement par des mobilisations. Il y a une peur, mais il y a surtout une colère qui monte, a déclaré à l’AFP Thomas Millot, président du syndicat Jeunes agriculteurs en Haute-Marne. La situation n’est plus du tout tenable. Ça fait plus d’un an qu’on attend la ministre de l’agriculture. Si elle vient pas à nous, c’est nous qui allons venir à elle. »
Quinze éleveurs du département disposent d’une autorisation préfectorale pour effectuer des tirs de défense contre le loup. Mais les éleveurs réclament en plus des tirs de prélèvement, réalisés par des professionnels, pour réduire la population de ce prédateur, selon M. Millot.
Neuf loups – deux adultes et sept louveteaux – avaient été identifiés en Haute-Marne par des pièges photos de l’OFB à la fin de l’été, selon la préfecture. Le nombre de loups en France est resté relativement stable en 2025, à 1 082 individus en moyenne, selon des chiffres officiels publiés à la fin de novembre, que les éleveurs jugent sous-estimés. Ils réclament inlassablement une augmentation du quota d’abattage annuel autorisé, fixé à 19 % de la population estimée.
Le sujet du loup s’ajoute à d’autres sources de mécontentement des agriculteurs, de la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) chez les bovins à l’accord commercial entre l’UE et des pays du Mercosur.









7 commentaires
Je comprends la colère de l’éleveur, mais faut-il vraiment tuer des loups pour protéger les troupeaux ?
Un tel massacre remet en cause l’équilibre entre la biodiversité et les activités humaines locales.
Les attaques de loup se multiplient, la gestion du problème semble aussi urgente que délicate.
C’est tragique de voir des animaux d’élevage victimes de prédateurs, mais éclaire-t-on assez le coût réel de cette coexistence ?
Ces attaques sont devenues récurrentes, espérons que les autorités trouveront une solution durable.
Les éleveurs de Haute-Marne ont-ils accès à assez de soutien pour faire face à ces attaques ?
Un cas extrême qui soulève une question : et si les barrières et protections des troupeaux n’étaient pas assez efficaces ?