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LETTRE DES CARAÏBES
Homme providentiel ou dangereux hors-la-loi ? En Haïti, les avis sont très tranchés à l’égard de Jean Ernest Muscadin, magistrat en poste depuis 2019 dans la ville de Miragoâne, dans le sud du pays. Aux yeux d’un grand nombre d’habitants du département des Nippes, dont Miragoâne est le chef-lieu, ce commissaire du gouvernement – l’équivalent, en Haïti, du procureur de la République – est l’homme de la situation. Alors que les gangs sèment la terreur depuis plusieurs années dans l’agglomération de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, et gagnent du terrain dans des régions rurales, ce magistrat se démène pour éviter que le même sort ne touche sa ville et les trois départements méridionaux de la péninsule de Tiburon.
« Si, jusqu’à présent, les gangs ne sont pas entrés dans la région du “Grand Sud”, c’est grâce à la vigilance des autorités, dont le commissaire du gouvernement incarne le leadership », résume, au téléphone, le journaliste James Jean, correspondant à Miragoâne de la chaîne publique Radio Télévision Caraïbes.
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21 commentaires
Héroïque ou illégal ? Ce magistrat haïtien divise clairement l’opinion. Ses méthodes radicalles font-elles diminuer la criminalité ?
Difficile de juger sans connaître tous les détails du dossier.
Ce journaliste a raison sur un point : sans l’action de ce magistrat, les gangs auraient peut-être installés dans le Grand Sud.
Mais est-ce que cela donne le droit d’aller jusqu’à l’exécution ?
Un cas révélateur des failles du système judiciaire haïtien. En l’absence d’un État fort, ces méthodes extrêmes semblent se répandre.
C’est malheureusement une réalité dans de nombreux pays en crise.
De telles actions ne risquent-elles pas de libérer la violence plutôt que de la contrôler ? Des alternatives existent-elles ?
La question de la légitimité de ces exécutions est tout à fait pertinente.
Je n’arrive pas à croire qu’un magistrat puisse se comporter ainsi. Est-ce vraiment pour le bien commun ou pour du pouvoir ?
La frontière entre justice et vengeance est mince dans ce genre de situation.
Même si la situation est désespérée, la justice ne doit pas se rendre justice elle-même. Où va-t-on si même les procureurs deviennent des bourreaux ?
C’est effectivement une dérive très inquiétante.
Incroyable que ce magistrat agisse ainsi en Haïti. Comment peut-il avoir autant de pouvoir pour exécuter des présumés bandits ?
Que faire pour dorénavant éviter les exécutions sommaires ?
C’est une situation complexe. La justice officielle est souvent inefficace dans ce pays.
Un cas d’école pour comprendre les limites du droit face à la violence des gangs. Mais aucune raison de justifier l’injustice.
Absolument, l’État doit rester dans le cadre légal pour conserver sa légitimité.
Quelle différence y a-t-il entre un justicier et un hors-la-loi, surtout quand c’est un magistrat qui agit ?
La question de la légalité des actes réalisé par Muscadin est cruciale.
Une histoire fascinante et troublante. Comment cette pratique d’exécution extrajudiciaire perdure-t-elle en 2024 ?
C’est un problème récurrent dans certaines régions où l’État est absent.