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Un collectif réunissant une centaine de professionnels de santé a défilé en Guadeloupe, vendredi 12 décembre, en hommage à Jean-Michel Gal, un psychiatre assassiné par un patient au début du mois de décembre au centre médico-psychologique du Gosier, sur l’île de Grande-Terre, où il officiait.
Vêtus entièrement de blanc, ces infirmiers et infirmières, médecins ou cadres de santé ont marché entre Pointe-à-Pitre et les Abymes en réclamant « plus de moyens » pour lutter « contre l’insécurité » en psychiatrie.
« Il nous manque terriblement. Je suis en colère contre tout, cette personne qui a fait le geste, et ce sentiment d’insécurité que l’on vit », souffle, la voix chargée d’émotions, Jean-Pierre Baral, 60 ans, infirmier en intra-hospitalier dans le même secteur que le docteur Gal, dont il salue la mémoire, a une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Le médecin psychiatre, âgé de 67 ans, avait succombé aux coups de couteau portés par l’un de ses patients, âgé lui de 48 ans, à la fin d’une consultation.
Sous le soleil puis la pluie, Christelle Antoine, la cinquantaine, défile une pancarte jaune autour du cou, sur laquelle est inscrit : « Votre bien-être notre mission » et « Travailler en sécurité !! Sé sa nou Vlé !! [C’est ce que nous voulons] » en créole. « La situation s’aggrave », explique cette professionnelle qui exerce depuis vingt et un ans et qui demande « du monde » et « du matériel » pour travailler.
Des conditions de travail dénoncées par les soignants
Jimmy Louis, infirmier âgé de 46 ans dans l’équipe mobile de désescalade, espère surtout que « cette tragédie ne soit pas un événement isolé, qu’il y ait un avant et un après ».
« Il y a un gros enjeu autour de la prise en charge extra-hospitalière, car les centres médico-psychologiques ne sont pas forcément dans des locaux adaptés, car dans des maisons individuelles », relève M. Louis alors que plusieurs soignants soulignent « l’absence d’issues de secours » dans les bureaux, « des couloirs trop étroits » créant une « trop grande proximité avec les patients difficiles ».
Agent de service hospitalier, Hermin Hubert, 41 ans, est venu « pour soutenir [les] collègues du CMP du Gosier, dans cette tragédie car ils sont fortement atteints ». Plusieurs d’entre eux se trouvaient sur les lieux au moment des faits et n’ont pas repris le travail depuis.
« On a tous de près ou de loin des problèmes de sécurité au travail », a pour sa part déclaré Anne Poulichet, pédiatre de 51 ans, « très touchée », venue « par solidarité ».
A l’issue de la marche, une délégation de cinq personnes a été reçue à l’Agence régionale de santé (ARS), aux Abymes pour « demander à être associés aux travaux en cours », a rapporté Christelle Antoine à l’AFP, à l’issue de cette réunion.









4 commentaires
La Guadeloupe montre son attachement à ses soignants. Ces marches doivent se traduire par des actions concrètes.
Jean-Michel Gal laisse un vide immense. Un métier qui sauve des vies mérite plus de considération et de moyens.
Une marche blanche pour rendre hommage à un psychiatre assassiné, c’est tragique. J’espère que cette mobilisation fera bouger les choses.
L’insécurité en psychiatrie est un problème récurrent. Pourquoi ne voit-on pas plus de détails sur les solutions proposées?