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Le chien halète un peu, truffe plaquée au sol, furetant entre les palettes entreposées dans le grand hangar. L’opération de contrôle du chargement de la barge qui quittera le port en début de matinée pour ravitailler la Désirade est peu commune : ici, on ne cherche pas de drogue ou des armes, mais des iguanes communs. Car cette île de l’archipel de Guadeloupe, située à l’est de l’île principale, est l’un des derniers espaces où l’iguane endémique des petites Antilles, Iguana delicatissima, est présent, avec l’atoll de Petite-Terre, à quelques encablures.
Dans tout le reste du territoire, et plus largement, dans la Caraïbe, le gros lézard est hybridé et remplacé par l’iguane commun, plus imposant et à la peau rayée, originaire d’Amérique centrale et du Sud, et considéré comme envahissant en Guadeloupe. « Avant notre intervention, le contrôle de la barge se faisait par des humains : c’était plus fastidieux, ça ralentissait pas mal le travail du transporteur, d’autant qu’il fallait parfois ouvrir des palettes suremballées », raconte Matt Soussaintjean, directeur des innovations du centre d’éducation canin qui pilote ce projet de détection de l’iguane commun. Sous le contrôle d’un dresseur, Udyr, le jeune malinois de 19 mois tenu en laisse, gambade un peu partout. « Il doit se défouler un peu avant de se lancer dans le pistage : c’est un travail qui, pour un animal, demande beaucoup de concentration, surtout pour un jeune chien comme lui », sourit M. Soussaintjean.
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10 commentaires
Une solution ingénieuse pour protéger la biodiversité locale, mais est-ce vraiment efficace à long terme ?
J’espère que ces iguanes endémiques ne seront pas les prochaines victimes des prédateurs introduits.
Qui aurait cru que des chiens pourraient aider à sauver une espèce menacée d’iguana ?
Si les chiens sont efficaces, pourquoi ne pas utiliser des drones avec caméras thermiques ?
J’espère que cette initiative sera étendue à d’autres territoires menacés par les espèces invasives.
Les chiens Malinois sont redoutables, mais les utiliser contre des animaux sauvages est assez surprenant.
C’est triste de voir qu’il faille en arriver là pour protéger une espèce native des espèces invasives.
Intéressant de voir l’application d’une méthode utilisée pour la lutte antidrogue dans la protection de l’écosystème.
Une méthode peu orthodoxe, mais qui semble donner des résultats prometteurs.
Encore une preuve que l’impact humain peut être complètement dévastateur sur la faune locale