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Avec une croissance de 2,8 % pour 2025 (après 3,5 % en 2024 et 2,5 % en 2023), une dette publique stabilisée et une hausse du salaire minimum de 61 % depuis 2018, l’économie espagnole affiche une indéniable bonne santé. Le taux des emprunts à dix ans est passé sous ceux qui sont réclamés pour les emprunts français, symbole d’une confiance restaurée qui estompe les souvenirs de la crise financière de 2012-2013.
Cette situation peut sembler d’autant plus paradoxale que l’Espagne vit sur le budget 2023 ! Depuis lors, le gouvernement n’a pas réussi à faire approuver un projet de loi de finances. Si bien que pour l’exercice 2025, l’exécutif que préside Pedro Sanchez n’avait même pas pris la peine de présenter un projet, contrevenant aux règles constitutionnelles élémentaires. Dans ces conditions, le gouvernement procède au renouvellement des crédits du budget 2023 par décret. Il y a de fait un budget, mais sans contrôle parlementaire.
Cette situation révèle l’extrême crispation de la vie politique. La législature commencée en 2023 par un pacte insolite entre les socialistes, la gauche radicale et les indépendantistes basques et catalans restera sans doute dans les annales comme la période la plus incertaine de la démocratie parlementaire. En octobre, les indépendantistes catalans de droite (Junts) ont annoncé qu’ils renonçaient à soutenir l’exécutif, lequel se trouve désormais en minorité (171 sièges contre 179 à l’opposition). Aussi le gouvernement enchaîne-t-il défaites parlementaires sur défaites parlementaires. Pourtant, il tient !
En Espagne, pour faire tomber un gouvernement, les élus doivent passer par le mécanisme de la « censure constructive ». On ne renverse pas le gouvernement sans le remplacer par un autre cabinet. Ce qui actuellement sauve Pedro Sanchez, c’est que les députés catalans de Junts n’ont pas l’intention de joindre leurs voix à une motion de censure que présenterait le Parti populaire et qui devrait compter sur le soutien des parlementaires de la droite radicale (Vox). Résultat : la démocratie parlementaire espagnole se révèle plus solide que la démocratie présidentielle française où, depuis septembre 2024, nous comptons trois premiers ministres et quatre gouvernements !
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21 commentaires
Une hausse du salaire minimum de 61% depuis 2018, cela doit avoir un impact sur les coûts de production dans le pays.
Effectivement, cela pourrait rendre les industries locales moins compétitives à l’export.
Pedro Sanchez gère son gouvernement avec des alliances fragiles, mais cela pourrait exploser à tout moment.
La coalition actuelle semble de plus en plus instable.
La croissance espagnole est bonne, mais le manque de budget officiel n’augure rien de bon pour l’avenir.
Sans contrôle parlementaire, les finances publiques pourraient devenir un vrai souci.
L’Espagne montre une résilience économique, mais ses problèmes politiques risquent de tout saper.
La crise politique actuelle est un vrai danger pour le pays.
Le taux des emprunts espagnols sous ceux de la France est un signe de confiance, mais pour combien de temps ?
La situation politique chaotique pourrait rapidement éroder cette confiance.
Le budget 2023 est prolongé par décret, cela ressemble à une régression démocratique.
C’est un sérieux coup pour la transparence financière du pays.
Le gouvernement Sanchez survit grâce à des alliances improbables, mais cela ne semble pas durable.
La vie politique espagnole semble de plus en plus instable.
Comment l’Espagne peut-elle aller de l’avant sans budget approuvé ? C’est une situation très problématique.
Cela montre une paralysie politique inquiétante.
La croissance économique espagnole est impressionnante, mais l’absence de budget voté est inquiétante pour la stabilité du pays.
C’est vrai, une économie en bonne santé ne peut pas compenser des lacunes politiques aussi graves.
Comment le gouvernement peut-il gérer les finances publiques sans budget officiel ?
Avec une dette stabilisée et une croissance solide, l’Espagne semble en bonne voie, malgré les problèmes politiques.
Oui, mais la situation politique actuelle pourrait tout compromettre.