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En Europe, les reculs écologiques s’accélèrent de manière sidérante. Depuis le début de l’année, la Commission européenne utilise à tour de bras un outil législatif pour conduire sa politique antiécologique : « l’omnibus ». Présenté comme un outil pour simplifier la réglementation de l’Union, il vise à modifier simultanément différents points d’un ou de plusieurs règlements. Sous prétexte de « simplification », les omnibus sont en réalité utilisés pour déréguler massivement et prioriser les intérêts industriels au détriment de la santé et de l’environnement, pour les Européens et pour le reste du monde.
La direction générale de la santé de la Commission européenne tente ainsi, avec son projet d’Omnibus sur la sécurité des aliments, de déréglementer les pesticides chimiques. Une proposition de règlement de la Commission européenne reprenant les propositions d’un rapport du commissaire européen hongrois à la santé Oliver Varhelyi contient une série de mesures très favorables à l’industrie, qui, si elles étaient adoptées, affaibliraient considérablement le règlement (CE) n° 1107/2009 relatif aux pesticides et, par conséquent, le niveau de protection de la santé des citoyens et de l’environnement.
Souhait de l’industrie agrochimique
Parmi l’ensemble des mesures envisagées par le commissaire Varhelyi, une est particulièrement inquiétante. Au motif « d’améliorer la compétitivité des agriculteurs » et de « réduire la charge administrative des Etats », il est proposé de supprimer le réexamen systématique de toutes les substances pesticides. Il s’agirait d’une modification majeure de la réglementation actuelle qui prévoit d’accorder des autorisations de mise sur le marché pour une durée limitée en général à dix ou quinze ans et de réévaluer les substances, au bout de cette période d’autorisation, à la lumière des nouvelles connaissances scientifiques disponibles.
Les substances identifiées, « candidates à la substitution » en raison de leur toxicité, ne seraient pas visées par cette modification et devraient donc toujours se plier à un réexamen systématique pour rester sur le marché. Mais il s’agit d’un faible nombre de substances. Avec cette proposition, les autorisations d’une très grande majorité de pesticides n’auraient plus de limite dans le temps !
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11 commentaires
C’est incroyable de voir comment la politique peut influencer la protection de l’environnement. Déréglementer les pesticides chimiques semble être un pas en arrière pour la santé publique.
Oui, c’est vraiment préoccupant. L’Europe était en avance dans ce domaine, mais ces décisions risquent de tout compromettre.
Les’daigs environnementaux sont réels, mais il faut aussi considérer l’impact économique. Peut-être un équilibre peut-il être trouvé ?
Always interesting to see how politics can impact environmental protections. Rolling back chemical pesticide regulations seems like a step backward for public health.
Je ne comprends pas pourquoi on veut revenir sur des années de progrès. La déréglementation des pesticides peut avoir des conséquences graves sur la biodiversité.
Qui profitera vraiment de ces changements ? Les grandes entreprises agrochimiques, sans aucun doute, pas les consommateurs ni la planète.
La santé des citoyens devrait être une priorité absolue. Ces décisions montrent clairement que ce n’est pas le cas pour certains.
Je me demande si ces mesures sont vraiment le reflet des attentes des citoyens européens. Les sondages montrent souvent une franche opposition à ces dérives.
Les intérêts industriels semblent toujours primer sur ceux des citoyens. C’est dommage que la « simplification » serve à affaiblir les normes environnementales.
Effectivement, cela montre un manque de vision à long terme.
Encore une preuve que l’Union européenne n’est pas toujours un modèle en matière de protection de l’environnement. Dommage.