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De janvier à juin, Kim Tae-woo a dépensé 4 millions de wons sud-coréens (près de 2 500 euros) dans des jeux en ligne avec la carte de sa famille. « Je dépensais beaucoup, mais c’était toujours insuffisant, confie l’adolescent (au nom d’emprunt, comme tous les adolescents cités), plutôt lucide pour son âge. Aujourd’hui, je suis vraiment désolé auprès de mes parents et je regrette. »
Ce Sud-Coréen âgé de 13 ans fait partie de la trentaine de collégiens et de lycéens qui ont rejoint un camp « thérapeutique » de deux semaines, en août, au Centre national de traitement de l’addiction au numérique pour la jeunesse (National Youth Internet Dream Village). Situé à Muju, au cœur de la Corée du Sud, dans une région montagneuse, l’établissement propose des programmes d’une à quatre semaines pour traiter la dépendance à Internet, aux smartphones et, plus récemment, aux jeux en ligne. Depuis son ouverture, en 2014, il a accueilli plusieurs milliers d’adolescents. A l’arrivée, tous déposent leurs appareils numériques.
« Au début, je pensais tout le temps à mon jeu. A présent, plus du tout. C’est même devenu agréable de ne plus utiliser mon téléphone », raconte Kim Tae-woo. Au quotidien, des éducateurs, des psychologues et des travailleurs sociaux accompagnent le séjour des jeunes. « Certains, dont la dépendance est extrême, se montrent violents et tentent même de fuguer », rapporte Lee Sung-ho, mentor de 22 ans.
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18 commentaires
Heureusement que certains parents prennent les choses en main, mais il faudrait peut-être plus de soutien gouvernemental.
Totalement d’accord. Un problème de santé publique ne devrait pas être laissé aux initiatives locales.
Triste de voir des jeunes de 13 ans déjà dépendants, la technologie peut parfois être trop intense pour les plus fragiles.
C’est pourquoi l’éducation aux médias et à l’informatique est cruciale dès le plus jeune âge.
Les programmes de désintoxication durent jusqu’à un mois ? Ça semble long, mais nécessaire vu les montants dépensés en ligne.
Avec l’argent gaspillé, ils auraient pu financer le séjour eux-mêmes…
Les adolescents interviewés ont l’air plus lucides que beaucoup d’adultes dans la même situation.
Vrai, mais est-ce durablement efficace ? La rechute est souvent rapide.
Une dépendance à Internet à 13 ans, ça laisse présager des enjeux sociaux majeurs pour les prochaines générations.
Si même des pays hyper-connexionnistes comme la Corée du Sud agissent, les autres pays devraient s’inquiéter.
C’est une alerte pour la planète digitale dans son ensemble.
Rigolo de voir que certains regrettent après coup, mais vont-ils vraiment changer ?
Les recettes pour garder les adolescents loin des écrans sont encore à inventer.
Je me demande si ces centres proposent aussi des alternatives aux écrans, comme du sport ou de l’art.
Comment ces centres évaluent-ils la progression des participants ? Est-ce basé sur le temps passé hors ligne ?
Intéressant de voir des centres spécialisés pour lutter contre l’addiction numérique, surtout avec la montée en puissance des jeux en ligne.
Oui, la Corée du Sud est en avance sur ce sujet, mais d’autres pays devraient suivre.
C’est une bonne initiative, mais faut-il aussi réguler les créateurs de ces jeux ?