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Bien souvent, les techniques dont on parle le plus ne sont pas celles qui comptent vraiment. Ainsi, dans la lutte contre le réchauffement climatique, les projecteurs sont braqués sur la voiture électrique, tandis que le bon vieux chemin de fer demeure dans l’ombre. Pourtant, le dernier rapport World Energy Outlook de l’Agence internationale de l’énergie, paru le 12 novembre, révèle que le développement du TGV en Chine a permis d’économiser, en 2024, près de 1,5 million de barils de pétrole par jour – en comparaison d’un scénario où ces trajets auraient été effectués en voiture ou en avion. C’est davantage que l’économie réalisée par toutes les voitures électriques, non seulement en Chine, mais dans le monde entier !
Deux raisons expliquent ce constat étonnant. Premièrement, le renouvellement du parc automobile est lent. Dans les pays riches, les voitures électriques commencent à réduire les émissions du transport routier, mais les véhicules anciens sont exportés vers les pays plus pauvres. L’Europe centrale a ainsi vu affluer des grosses cylindrées allemandes décrépites : depuis les années 2000, l’âge moyen du parc automobile y est passé de 28 ans à 44 ans et les émissions ont augmenté de 248 %.
A cela s’ajoute l’effet limité des voitures électriques elles-mêmes. Une analyse de cycle de vie du transport routier en Norvège – où 90 % des immatriculations sont électriques – montre que l’électrification ne fait que diviser par deux les émissions au kilomètre. Ce constat mitigé tient en partie à la masse croissante des voitures, qui ont pris 700 kilos en vingt ans. Une étude récente portant sur la Chine aboutit aux mêmes conclusions : même dans le scénario le plus optimiste, combinant un déploiement très rapide des renouvelables et de l’électromobilité, les émissions du transport routier chinois ne seraient réduites que de moitié d’ici à 2050. Et la plupart des scénarios prévoient plutôt une stagnation.
Emissions divisées par cent
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11 commentaires
Interesting to note that the shift in older cars to Eastern Europe has increased emissions. A global coordination might be needed.
Indeed, the export of polluting vehicles is a real issue that needs international cooperation.
Le TGV semble bien plus efficace, mais est-ce vraiment applicable à la France ou à d’autres pays avec un territoire moins dense?
L’adaptabilité dépend des investissements et de la géographie, mais ça vaut le coup d’étudier.
Surprenant que les voitures électriques ne représentent qu’une infime partie des économies de CO2 par rapport au TGV. La priorité devrait-elle être ailleurs?
C’est une question délicate, car les deux technologies ont leur utilité respective.
Intéressant de voir que le TGV en Chine fait mieux que les véhicules électriques dans la réduction des émissions. Peut-être un modèle à étudier pour d’autres pays?
Effectivement, mais il faut aussi voir la logistique et les coûts d’infrastructure nécessaires.
Oui, c’est surtout une question d’échelle et d’efficacité énergétique.
Les véhicules électriques sont souvent présentés comme la solution miracle, mais ces chiffres montrent que d’autres alternatives existent.
Absolument, il faut diversifier les approches pour maximiser l’impact écologique.