Listen to the article
Une pelleteuse qui éventre des bureaux, des dizaines de barres d’immeubles de quatre étages dynamitées, ou encore des milliers d’écrans d’ordinateurs et de téléphones portables concassés sur un parking : la junte birmane affiche ses interventions quotidiennes contre les deux plus célèbres enclaves de cybercriminalité de Birmanie aux mains des mafias chinoises, le KK Park et Shwe Kokko. Tous deux sont situés à la frontière de la Thaïlande, en pays karen.
Le premier centre est une vaste zone sous la surveillance de miradors, connue pour l’extrême brutalité pratiquée à l’encontre des scammers, les petites mains de la fraude en ligne venues de Chine, mais aussi d’Asie et d’Afrique. Souvent réduites au travail forcé, elles y subissent tortures, meurtre, prélèvements d’organes. Des exactions documentées par des rescapés et des ONG. Le second abrite, outre la cyberfraude, des casinos, des hôtels et des restaurants chinois.
Les premiers raids de l’armée birmane à KK Park, destinés à faire fuir les occupants, remontent au 19 octobre. Elle déclare alors l’ensemble des constructions de KK Park illégales. Les démolitions, elles, ont commencé le 17 novembre : au dernier bilan, le 26 novembre, 246 bâtiments avaient été démolis, soit le tiers.
Il vous reste 83.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








6 commentaires
Ces centres de cyberfraude prospèrent-ils grâce à la corruption ? Difficile de croire que les autorités ignorent leur existence depuis si longtemps.
Les ONG documentent ces exactions depuis des années. Pourquoi l’armée birmane intervient-elle seulement maintenant ?
Ces démolitions vont-elles vraiment réduire la cybercriminalité ou tout simplement déplacer le problème ailleurs ?
La junte birmane affichait jusqu’à présent une image terne à l’international. CAMM les démolitions pourraient-il être une manoeuvre de communication ?
Intéressant de voir comment la junte utilise ces opérations pour légitimer son pouvoir. Reste à voir si cela aura un effet durable.
Les conditions de travail décrites dans ces centres de cyberfraude sont absolument atroces. Où se situe la frontière entre lutte contre la criminalité et répression brutale ?