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Après la démission de François Bayrou, le 8 septembre, le président de la République a fait le choix de nommer Sébastien Lecornu premier ministre, en lui confiant la mission de « consulter les forces politiques en vue d’adopter un budget et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois ». Après plusieurs semaines de négociations et quelques rebondissements, dont la nomination d’un premier gouvernement Lecornu qui ne vécut que quatorze heures, une forme d’accord de non-censure semble avoir été conclue entre les forces du « socle commun » (Renaissance, MoDem, Horizons et Les Républicains) et le Parti socialiste.
Ce dernier avait posé deux conditions fondamentales à un tel accord : l’abandon de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, et la suspension de la réforme des retraites. Il a obtenu gain de cause sur ces deux points, avec un engagement solennel de la part du premier ministre. Cependant, rien ne garantit, d’une part, que la suspension de cette réforme soit effectivement adoptée par le Parlement, car le vote revient aux députés et aux sénateurs, qui peuvent majoritairement se prononcer contre. D’autre part, sans activation de l’article 49, alinéa 3, l’adoption même d’un budget paraît fortement compromise.
Rappelons que le budget de l’Etat résulte de deux lois distinctes, l’une dite « de finances », qui comporte notamment toutes les mesures fiscales, telles les dispositions relatives à la taxation des plus hauts revenus (qu’il s’agisse de la taxe Zucman ou d’une mesure allégée), l’autre dite « de financement de la Sécurité sociale », qui intègre la suspension de la réforme des retraites. La discussion et le vote de chacune de ces lois opèrent séparément. De plus, chacune de ces lois appelle au moins deux votes distincts : l’un sur la partie recettes – taxes, impôts et toute mesure permettant d’abonder le budget de l’Etat – , l’autre, sur la partie dépenses, c’est-à-dire les budgets alloués à chaque ministère. Enfin, chacun de ces votes doit avoir lieu au fil des diverses lectures du texte, à l’Assemblée nationale et au Sénat.
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24 commentaires
Les négociations avec les partis ont duré plusieurs semaines, montrant un manque de coordination.
La coordination entre les partis est essentielle pour adopter des budgets et des réformes efficaces.
L’abandon du 49.3 fonde sur l’engagement solennel du Premier ministre, mais sans vote parlementaire, rien n’est garanti.
Les promesses politiques ne valent pas les votes concrets des députés.
La démission de François Bayrou a laissé un vide politique que Sébastien Lecornu semble peine à combler.
La stabilité politique est nécessaire pour mettre en place des réformes durables.
Les rebondissements récents montrent une instabilité gouvernementale préoccupante.
La composition du premier gouvernement Lecornu n’a duré que quatorze heures, un signe évident d’instabilité.
Une telle instabilité gouvernementale n’est pas propice à la mise en œuvre de réformes.
Changer de gouvernement si rapidement ne rassure pas les investisseurs.
Le gouvernement aurait dû anticiper les tensions autour de la réforme des retraites plutôt que de négocier sous pression.
Les négociations à la dernière minute montrent un manque de vision à long terme.
Un urgence sociale concerne les métaux critiques utilisés dans les énergies vertes. Les socialistes semblent négliger ce dossier crucial.
Les énergies vertes sont importantes, mais les contraintes sociales et économiques ne sont pas à sous-estimer.
Les métaux critiques sont essentiels, et leur exploitation doit être équilibrée avec les besoins environnementaux.
Le Parti socialiste a joué un rôle clé en posant des conditions fortes, mais est-ce suffisant pour un accord durable ?
Les conditions posées par les socialistes montrent leur détermination, mais leur efficacité reste à voir.
La politique du donnant-donnant est souvent fragile, surtout quand les engages ne sont pas légalement contraignants.
Les promesses politiques doivent être suivi d’actions concrètes.
La suspension des retraites est un gain temporaire, mais l’avenir reste incertain.
Les solutions temporaires ne résolvent pas les problèmes structurels.
L’urgence sociale doit être traitée avec des solutions durables, pas des mesures temporaires.
Les socialistes ont obtenu gain de cause, mais pour combien de temps ? La suspension des retraites reste fragile.
La politique est une question de compromis, mais les compromis doivent être solides.