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Jean-Benoît Arlet, médecin interniste et responsable du centre de référence des syndromes drépanocytaires à l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), à Paris, est le vice-président de l’ONG Drep.Afrique, qu’il a cofondée avec l’ancien dirigeant du Parti communiste Robert Hue. Engagé pour l’accès aux soins en Afrique, où des millions de personnes sont atteintes de la drépanocytose, il vient de réussir, avec son association, à baisser radicalement le coût d’un traitement. Le Drepaf, un générique de l’hydroxyurée, est distribué à prix coûtant au Sénégal depuis le 19 novembre.
Avec l’ONG Drep.Afrique, vous avez acquis les droits d’un générique de l’hydroxyurée, pour le proposer à prix coûtant. Pourquoi avoir axé vos efforts sur ce médicament ?
Parce que la mortalité en Afrique est énorme : la moitié des enfants drépanocytaires décèdent avant l’âge de 5 ans. Et l’hydroxyurée a montré son efficacité, même dans des zones très reculées. Elle divise par trois la mortalité, les crises qui entraînent une hospitalisation et les besoins de transfusion. La qualité de vie des patients et de leur famille s’améliore et le coût global des soins baisse. Là-bas, dès que vous avez une crise, si vous allez à l’hôpital, vous payez tout : la poche de perfusion, l’injection de morphine, les antibiotiques… Pourtant, actuellement, on estime qu’à peine 1 % des personnes drépanocytaires du continent africain sont sous hydroxyurée.
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14 commentaires
La moitié des enfants ne survivent pas à 5 ans, ce chiffre est choquant et nécessite des actions urgentes.
C’est une tragédie à grande échelle, mais des initiatives comme celle-ci montrent qu’on peut agir.
L’hydroxyurée semble être une réelle avancée, mais comment garantir sa disponibilité sur le long terme ?
Les partenariats avec les autorités locales devraient aider à assurer un approvisionnement continu.
Il est crucial de former davantage de personnel médical local pour traiter cette maladie.
Tout à fait, la formation est un pilier pour la durabilité des soins.
La drépanocytose est une maladie souvent méconnue, surtout en dehors des pays où elle est endémique.
C’est vrai, un manque de sensibilisation qui aggrave la situation.
Cette initiative prouve que la coopération internationale peut sauver des vies.
Exactement, le partage des connaissances et des ressources est essentiel.
Le prix coûtant est une excellente approche, mais comment financez-vous cette opération ?
Je suppose que cela repose sur des subventions et des dons, mais je n’ai pas plus de détails.
C’est encourageant de voir des initiatives comme celle de Drep.Afrique pour réduire les coûts des traitements en Afrique.
Absolument, mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les zones les plus reculées.